• Le conseil du jour

     

     

    Il est simple et court, mais croyez-moi, si par malheur vos essais bébé deviennent longs, ce conseil vous aura évité de nombreuses rechutes dans les méandres profonds de la dépression bien connue par les futures mamans en "attentedeleurbébédepuistroplongtemps." 

    Oui, parce que, si comme moi, vous avez parlé de vos essais bébé dès le début de ceux-ci, à qui veut bien l'entendre (bon, j'exagère, disons à la famille, collègues et amis), et si, comme moi, vos essais bébé deviennent désespéramment longs, vous êtes, tout comme moi, en train de vous taper la tête contre les murs en vous disant "Mais pourquoi je leur ai parlé de ça?!?".

    Mon conseil (et je regrette qu'une bonne âme ne me l'ai pas glissé à l'oreille il y à 1 an) est TAIS-TOI si tu veux faire un bébé. Garde ce merveilleux projet pour toi (et ton chéri, évidemment) mais surtout, ne l'ébruite pas trop. Parce qu'après, il est trop tard.

    Oui, parce qu'après ton annonce, si ton ventre ne s'arrondit pas, viennent les regards interrogateurs (pour les plus discrets) et les questions délicates (pour les sans-gênes).

    Après 6 mois, on te dit que "ça va venir", et après 1 an on te dit que "c'est parce que tu y penses trop".

    Viennent ensuite les conseils à 2 balles et les questions idiotes du style "Peut-être devrais-tu prendre un peu de poids/ou en perdre!?" ou "Tu es sûre de réellement vouloir un enfant? C'est peut-être psychologique!".

    Et à chaque regard inquisiteur, à chaque commentaire déplacé, ton réflexe est de vouloir creuser un trou dans le sol et d'y rester cachée jusqu'à ce que tu tombes enfin enceinte (et soit dit en passant, ce n'est pas la meilleure solution).

    Tu veux t'enterrer, non pas parce que tu as honte, mais parce que tu as bien compris que le combat contre l'infertilité, tu dois le mener seule. Et que la solitude, ça ne se partage pas.

     

     

     

     

     


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  • Pourquoi elles et pas moi ?

     

     

    Et cette question, je suis loin d'être la seule à me la poser!!

     

    Comme beaucoup d'entre-vous, femmes (in)fertiles en attente du passage de la cigogne, je suis confrontée, quotidiennement ou presque, à cette fameuse interrogation.

    Pourquoi la nature est-elle clémente avec certaines femmes et moins avec d'autres? Pourquoi certaines attendent 3 mois, et d'autres 3 ans? Ne rêvez pas trop, je ne vais pas vous donner de réponse. Je constate juste cette injustice criante, désolante, et contre laquelle toutes les manifestations du monde ne pourront rien y changer.

    Alors, il ne nous reste plus qu'à l'accepter. 

    Accepter que Miss Nature ai décidé de nous faire patienter un peu (voire beaucoup pour certaines).

    Accepter de croiser des femmes enceintes dans la rue, dans le métro, dans votre immeuble, et ce sans leur lancer un regard meurtrier.

    Accepter la nouvelle d'une grossesse dans votre entourage avec joie et optimisme (tout à fait feints, on est bien d'accord).

    Accepter que votre meilleure copine décide d'arrêter sa pilule et gerbe son excitation sur vous à longueur de journée (tout en espérant secrètement qu'elle ne tombe pas enceinte avant vous).

    J'ai la chance (haussement de sourcil), de travailler dans un milieu essentiellement féminin. Je suis responsable d'une cinquantaine de femmes, jeunes, pour la plupart. Avant, ça ne me posait pas de problème particulier. Aujourd'hui, je suis confrontée aux annonces de grossesses (non programmées pour la plupart, bien entendu), aux IVG, aux demandes de congé parentaux et d'allaitement, aux congés de maternité et aux visites régulières de ces mêmes femmes avec leur maxi-cosy dans mon petit bureau.

    Aujourd'hui, j'étouffe intérieurement à chacune de ces annonces, à chacune de leur visite.

    Sourire crispé (et tristounet), félicitations (hypocrite), et poignées de mains chaleureuses (ou pas). Mon quotidien, c'est cela.

    La route à parcourir pour arriver à l'acceptation est encore longue. Et peut-être n'y arriverai je jamais. Mais j'y travaille.

     

     

     

     

     

     


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    Hommage à Mister S

     

     

    Il est grand temps pour moi de vous parler de mon gynécologue PMA, alias Mister S.

     

     

    J'ai rencontré Mister S, spécialiste en fertilité (ou devrais-je dire, en infertilité) en décembre 2014, à l'aube de mon 8ème cycle d'essai.

    Un pressentiment peut-être, beaucoup d'incertitudes, une succession de déceptions, et des douleurs lancinantes et inexpliquées, me poussent à décrocher (fort rapidement) mon premier rendez-vous en centre PMA.

    Fort tôt diront certaines, ce à quoi je répondrais : "Vaut mieux très tôt que très tard". 

    Je n'ai pas choisi avec qui. J'ai pris la première place disponible. Et voilà que je tombe sur Mister S.

    Mister S n'est pas très grand (mais pas nain), pas très beau (mais pas laid), pas très vieux (mais loin d'être un débutant dans son domaine). Je ne sais pas si c'est sa démarche ou son élocution, mais, dès notre première rencontre, je le soupçonne de préférer la compagnie des hommes à celle des femmes lors de ses rendez-vous galants. Un point en plus pour son capital sympathie. Mister S est plutôt drôle, même si je dois reconnaître que nos références en matière d'humour ne sont pas exactement les mêmes. Passons. Après tout, on est pas là pour se marrer.

    Mister S nous a donc vu débouler dans son bureau, chéri et moi (oui parce que Monsieur chéri aussi se sent concerné par notre futur bébé), 8 mois après l'arrêt de ma pilule.

    Et devinez quoi? Mister S ne m'a pas prise pour une tarée angoissée trop pressée! (ou en tout cas, il nous l'a bien caché!). Non, Mister S nous a pris au sérieux. Il nous a écouté, rassuré, beaucoup parlé (j'ai oublié de vous dire mais Mister S est très loquace) et proposé des examens.

    Certes, Mister S, pour avoir travaillé en France pendant des années, nous a rabâché les oreilles sur notre chance d'être en Belgique.

    "Parce qu'en France voyez-vous, les gynécologues en fertilité sont débordés. Ils ne vous reçoivent pas avant au mois 1 an et demi d'essai. Ils vous font faire des courbes de température pendant des mois pour patienter, alors que 3 prises de sang en disent bien plus sur votre ovulation que 6 mois de courbes de température. C'est complètement Old-school, mais ça permet d'occuper les patientes"

    C'est à ce moment précis que j'ai discrètement caché au fond de mon sac à main les 3 courbes de température que je m'apprêtais à lui montrer, et que j'avais consciencieusement imprimé à cet effet... Autant vous dire que je me suis sentie idiote.

    Soit, j'ai bien compris ma chance d'être née sur le territoire belge, et non chez mes amis français (que je salue au passage, et que je ne tiens absolument pas à déprimer suite à cet article).

    Notre premier rendez-vous se poursuit. Mister S nous prescrit un spermogramme (enfin, à Monsieur chéri, évidemment) et un monitoring ovulatoire (ou bilan hormonal, à moi, évidemment). Il nous pose une multitude de questions afin de constituer notre dossier.

    Nous ressortons, chéri et moi, confiants, et surtout rassurés d'être pris au sérieux, et pris en charge si rapidement.

     

    Depuis ce premier rendez-vous, Mister S continue à nous suivre. Dans le centre PMA, mais également dans son cabinet privé (mais sans les honoraires qui vont avec - j'aime cet homme).

    Mister S adore mes taux hormonaux hors-normes, et moi, j'adore sa disponibilité.

    Mister S n'a toujours pas trouvé ce qui clochait chez nous (et d'ailleurs, si ça se trouve, y à rien qui cloche), mais Mister S ne lâche pas l'affaire.

    Mister S me reçoit sur l'heure du midi pour me faire des piquouses dans son cabinet, pour que personne ne puisse remarquer mon absence au bureau.

    Mister S et moi on échange des mails et des sms sur mes résultats d'examens, et ça, c'est plutôt cool.

    Mister S refuse de me stimuler artificiellement car des hormones, j'en ai déja trop, et qu'il ne tient pas à être responsable de la prématurité de mes triplés.

    Mister S m'a promis que je serai maman, une fois, trois fois, ou même 5 fois si je le voulais (mais pas en même temps).

    Mister S m'a proposé de faire une IAC, après 12 mois d'essai.

     

    Et pour tout ça, Mister S mérite amplement que je lui consacre un article entier sur mon blog.

     

     

     

     


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    Il y a 1 an, j'étais la fille qui allait arrêter sa pilule dans 12 jours, et qui avait programmé l'arrivée de son bébé 9 mois plus tard.

    Aujourd'hui, je suis la fille qui n'a plus aucune certitude.

     

    Il y a 1 an, j'étais la fille qui s'arrêtait systématiquement dans les rayons de puériculture des supermarchés pour s'extasier devant les layettes "3 mois", et qui sentait son coeur se gonfler d'excitation et de bonheur à l'idée d'être bientôt maman.

    Aujourd'hui, je suis la fille qui ferme les yeux en passant devant prémaman pour éviter de sentir son estomac se tordre de douleur et de frustration.

     

    Il y a 1 an, j'étais la fille qui ne voulait pas prévoir des vacances en avion pour préserver son futur bébé.

    Aujourd'hui, je suis toujours la fille qui planifie ses vacances à l'avance, mais qui se fiche de la destination, et du moyen de transport utilisé pour y arriver.

     

    Il y à 1 an, j'étais la fille qui ne comptait plus s'acheter de jeans puisqu'elle n'allait plus rentrer dedans 3 mois plus tard.

    Aujourd'hui, je suis la fille qui a l'intention de dévaliser les magasins aux prochaines soldes.

     

    il y a 1 an, j'étais la fille qui ne connaissait pas les initiales "PMA", et qui n'en aurait pas vu l'utilité.

    Aujourd'hui, je suis la fille en infertilité inexpliquée qui va débuter sa première IAC.

     

    Il y a 1 an, j'étais la fille naïve, crédule, prétentieuse et optimiste qui pensait ne jamais faire partie de ces femmes qui ont des difficultés à avoir un enfant, et qui les plaignait. 

    Aujourd'hui, je fais partie de ces femmes. Et je réalise à quel point l'attente peut être longue. A quel point cela peut être dur. A quel point l'incertitude quotidienne peut être difficile à vivre.

     


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  • Enviedefraises passe en PMA

     

     

    Le 13ème cycle a débuté, et avec lui mon entrée concrète dans le monde redouté de la procréation médicalement assistée.

    La première bonne nouvelle, c'est que l'IRM n'a relevé aucune anomalie. A priori donc, pas d'endométriose, et pas de FIV. Je dis bien à priori car "vous savez Madame, l'endométriose plane ne peut être décelée par l'IRM, seule une coelisoscopie peut écarter totalement cette maladie, mais il est bien trop tôt pour vous ouvrir le ventre". Bon, je me contente donc du verdict approximatif et me réjouis de cet à priori.

    La deuxième bonne nouvelle, c'est que mon adorable gygy (oui, je vous avait pas dit, mais il est vraiment top) ne veut pas en rester là. Il nous propose une IAC (insémination artificielle pour les non initiés) pour nous donner une "coup de pouce". 

    La troisième bonne nouvelle (il vaut mieux en avoir trop que pas assez non?), c'est que gygy a bien compris que je connaissais parfaitement (lui aussi d'ailleurs) mes ovaires et mon cycle. De fait, il ne m'oblige pas à devoir me faire piquer tous les 3 matins à l'hôpital pour vérifier mes taux hormonaux. Quand mon test d'ovulation est positif, je décroche mon téléphone, et chéri et moi on fait un aller retour au centre PMA. Lui pour déposer sa contribution dans un pot en plastique, moi pour recevoir sa contribution triée sur le volet directement dans mon utérus.

    Il y a quand même deux mauvaises nouvelles. Malheureusement, il y en a toujours dans ce combat. La première, c'est que gygy nous a prévenu : 12 à 15% de réussite par IAC. Avant d'aller plus loin (et par plus loin il veut dire FIV), il faudra donc en faire quelques unes...

    La deuxième mauvaise nouvelle, c'est que, pour la première fois depuis 1 an, mes règles me jouent des tours. Elles ont débuté, mais en fait, pas vraiment. Quelques pertes brunes depuis 3 jours, mais ça s'arrête là. D'abord on se réjoui en se disant "peut-être que" ? Mais l'absence de ligne rose sur le test de grossesse m'a vite ramené à la réalité. Mon esprit doit être bien dérangé par l'annonce de l'IAC, et retarde l'échéance. 

    Je ne retiendrai donc qu'une seule phrase de mon gygy et ferai tout mon possible pour l'appliquer:

    "Madame, restez cooooooooooool !"

     


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