• Difficile, ma fille ?

     

    Depuis sa naissance, la Boulette m'en fait voir de toutes les couleurs.

    Entre son RGO, ses problèmes de sommeil, sa digestion difficile, la propreté non acquise et son caractère bien trempé, je n'ai encore jamais eu l'impression de pouvoir souffler (mais peut-être est-ce un sentiment partagé par toutes les mères du monde ?).

    Je vous passe les divers commentaires de l'entourage qui, même en se voulant bienveillants, finissent par me crisper, et parfois même à remettre en question mes certitudes sur le bien-fondé de ma manière d'agir (et de réagir) face au comportement parfois turbulent de ma fille.

    Il semble que même le Chéri, pourtant père pour la troisième fois, se questionne pour trouver à qui la faute. "Mais qu'est-ce qu'on a fait de mal?" me demande t-il parfois.

    Rien. Nous n'avons rien fait de mal. 

    Certains diront que la Boulette est une enfant difficile, voire capricieuse.

    À l'opposé, les partisans de la parentalité positive verront dans ses réactions un besoin extrême d'être rassurée, comprise et écoutée.

    Étant peu adepte des catégorisations et des réponses toutes trouvées, (et, soit dit en passant, connaissant mieux ma fille que n'importe qui sur cette planète et les autres), je ne me situe ni d'un côté, ni de l'autre.

    La Boulette est comme elle est.

    Elle n'est pas la plus calme des petites filles (et elle ne l'a jamais été, souvenez-vous de mon article sur les enfants moules !). Les cris, le bruit et les remises en question font partie de mon quotidien. Je dois parfois me battre pour des petites choses anodines, parce que quand elle a décidé que c'était "non", c'est non, même si maman dit "oui".

    Je dois aussi me battre pour qu'elle s'endorme et dorme. Le lâcher prise ne fait pas partie de ses nombreuses habiletés.

    Depuis sa naissance, et c'est un sentiment qui se conforte de jour en jour, j'ai l'impression que ma fille est comme coincée dans un corps trop petit pour elle. Un petit cerveau qui tourne à mile à l'heure et qui ne s'arrête jamais de penser. Un petit corps qui bouillonne et qui ne parvient pas à se détendre. Une incapacité à se poser, même une minute, sans rien faire. Un besoin constant de parler, de jouer, de bouger.

    Et parfois, une fatigue intense qui la rattrape, malgré elle, et qui la rend ultra susceptible et indomptable.

    Dans ces moments-là, bien plus nombreux qu'il ne faudrait, je dois me montrer à la fois rassurante, présente et ferme. La fatigue explique (presque) tout, mais ne l'excuse pas (sinon, croyez-moi, on me pardonnerait tout), même à 3 ans et demi.

    Si certaine fois j'y arrive, la fatigue et l'énervement me gagnent aussi parfois. Je finis alors par crier aussi fort qu'elle, quitte à me péter les cordes vocales.

    Nous sortons de la crise aussi fatiguées l'une que l'autre, littéralement vidées.

    Clairement, ce n'est pas la solution.

    Mais quel parent n'a jamais craqué ?

    Après tout, il n'y a pas de parent parfait. 

    Juste des parents qui font ce qu'ils peuvent.

    Et j'en fais partie.

     

     

     

     


    2 commentaires



    Suivre le flux RSS des articles
    Suivre le flux RSS des commentaires