• Un goût amer

      

    La veille de mon départ en vacances, le 21 août dernier, j'ai rédigé un article que je n'ai pas publié directement (faute de temps très probablement).

    La veille de notre retour au pays, je faisais un test de grossesse positif.

    Cet article n'a donc jamais été publié. Et, volontairement, je voulais oublier sa présence.

    A plusieurs reprises j'ai voulu le supprimer. Car, même si c'était il y a moins de 2 mois, je ne voulais pas me replonger dans cette époque, dans laquelle ma vie n'était composée que d'une succession de déceptions et d'hypothèses, d'une attente qui me semblait sans fin, et d'incertitudes permanentes.

    Et puis, j'ai compris que cette partie de ma vie ne pourrait jamais être effacée.

    Je m'en souviendrai toujours, avec une amertume et un poids lourd au fond du cœur, même si finalement, ça se finit bien.

    Voici donc cet article dont l'intitulé était "Pensées du soir"

     

    Pensées du soir

     

    Hier soir, alors que chéri ronflait comme un camion dormait paisiblement à mes côtés, j'ai laissé mes pensées vagabonder jusqu'à ce que le sommeil vienne me chercher (croyez-moi c'est loin d'être la meilleure méthode).

    Et, généralement, lorsque je laisse libre-court à mon esprit, ce monomane s'obstine à m'envahir de pensées du style (au choix) :

    Peut-être que ça a marché, cette fois / Qu'ai-je fait pour mérité ça? / Pourquoi moi ? / Jean-Félix, tu te magnes un peu oui! / Pas envie de devoir passer par la FIV / Tiens, j'ai pas le téton droit qui pique là ?/ Bon allez faut dormir maintenant! / demain, 10 DPO / Mister S a intérêt à faire quelque chose en septembre / Mais peut-être que ça aura fonctionné d'ici-là? / Arrête de rêver ma pauvre fille.. Etcetera etcetera.

    Pendant ce temps, le chéri dort (et ronfle) toujours. Tu hésites entre le jalouser de dormir si sereinement ou bien le réveiller en râlant parce que s'endormir en 3 secondes 17 centièmes veut forcément dire qu'il ne se préoccupe absolument pas de mon utérus récalcitrant.

    Soit. Passons. Parfois La plupart du temps, la partie raisonnable de mon cervelet accepte de le laisse tranquille et se contente de s'énerver en mode solo.

    Mais revenons à nos moutons (que je ne compte pas, ça marche pas chez moi).

    Hier soir donc, alors que je tentais (vainement) de trouver le sommeil, une pensée que je n'avais jamais eue jusque-là, et qui a immédiatement été accompagnée d'un sentiment de culpabilité profond, s'est emparée de mon esprit déjà bien trop encombré :

     "Peut-être que si je ne suis toujours pas enceinte, c'est parce qu'au fond de moi, quelque part dans mon inconscient, je suis pas prête à devenir maman et à laisser tomber mon petit confort de vie actuel (à savoir les 10 heures de sommeil par nuit indispensables à mon bien-être mental et physique - les soirées en amoureux au resto - le silence tellement apprécié par mes oreilles délicates - mon corps dénué de vergetures - etc)."

    Suite à quoi j'ai pensé : "Et si c'était vraiment à cause de ça?"

    Et encore suite à quoi la méchante pensée suivante est apparue : "Tout est ma faute. Inconsciemment, j'empêche Jean-Félix de s'installer pour préserver mon petit confort personnel de fille trop égoïste." 

    Vous imaginez bien que tout ça n'a pas aidé mon cerveau déjà perturbé à trouver les bras de Morphée.

    Mon côté cartésien a tenté de prendre le dessus, à maintes reprises, en se répétant la longue liste de ce que je suis prête à sacrifier et à faire pour être maman. Je pourrais vous la faire la liste, mais ce serait trop long. En résumé, ce serait : à peu près tout sauf tuer ma famille et mon chat.

    Je ne suis pas réputée pour être égoïste, mais plutôt généreuse. Certes, mon lit est mon meilleur ami, mais je suis prête à le partager avec Jean-Félix, et ce plutôt deux fois qu'une. J'ai rien contre le fait de prendre 20 kilos en 9 mois (même si avec mes 40 kilos ça serait un chouia déstabilisant). J'aime ma tranquillité. J'aime le silence. J'aime les sorties en amoureux (mais qui n'aime pas passer des soirées pénards à manger des crustacés dans un bon resto ?).

     Vous l'aurez compris : mon conscient se bat avec mon inconscient, les questions fusent, et tant que Jean-Félix ne sera pas in the place, elles resteront sans réponse.

     

    Sur ce, je vous souhaite de meilleures nuits que les miennes!

     

     

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