• Les bonnes résolutions de 2018

     

     

    Beaucoup d'entres-nous prennent, au début de chaque année, des bonnes résolutions (qui  deviennent généralement caduques dès la moitié du mois de janvier - et j'en fait partie).

    Plutôt que de bonnes résolutions pour cette année 2018, je parlerais donc plutôt de projets, d'envies et d'objectifs que je tenterai d'atteindre au mieux.

     

    La première, et pas des moindres... L'achat d'une maison !

    A 31 ans et des poussières, il est grand temps de (tenter) de devenir propriétaire et de cesser de cramer mensuellement un tas de fric afin de payer un loyer trop cher.

    Le Chéri et moi donc, allons tout mettre en oeuvre pour trouver une maison abordable (car nous n'avons toujours pas gagner le Jackpot à l'Euromillions), disposant de 4 chambres (car même si je n'ai qu'un enfant, le Chéri lui en a 3), entièrement rénovée (car nous ne sommes pas bricoleurs) et pas trop loin du sud de Bruxelles (car nous ne tenons pas à faire encore plus de km pour rejoindre le travail et les écoles des enfants).

    Exigence et utopie ? Sans doute un peu.

    Mais qui ne tente rien n'a rien.

    Avec l'aide de nos généreux parents, nous nous sommes donc fixés comme objectif de trouver la perle rare et payer (enfin) pour un logement qui finira par nous appartenir (avant l'âge de la retraite, on espère).

     

    Le second grand événement qui aura lieu cette année (et ce qu'on soit propriétaire ou non), sera l'entrée de la Boulette à la maternelle...

    2 ans en mai, soit, normalement, une entrée prévue à la fin de l'année.

    Bien que cette grande étape (que vivent tous les enfants et les parents, j'en ai bien conscience hein) n'est pas un objectif en soi, je tiens à la préparer le mieux possible.

    Comme chaque parent, je veux le meilleur pour ma fille, et ferai mon maximum pour que cette entrée se fasse dans les meilleurs conditions possibles pour elle.

     

     Enfin, un dernier projet, qui est plutôt une attitude que je tiens à adopter, est de profiter un maximum de la Boulette que je ne pourrai bientôt plus considérer comme mon bébé, mais comme ma petite fille.

    J'observe et réalise avec stupéfaction, chaque jour un peu plus, à quel point la Boulette comprend tout, reproduit avec minutie, apprend à vitesse grand V... A quel point elle grandit vite.

    Je ne veux pas me retrouver dans 10 ans et regarder en arrière en me disant "si seulement... j'avais passé plus de temps avec elle à cet âge-là" ou "si seulement j'avais mieux profité de tous ces instants magiques" ou encore "si seulement j'avais été plus patiente ou moins égoïste".

    Même si je sais que le temps passe trop vite, et qu'il m'arrivera plus tard d'être nostalgique en repensant cette époque où la Boulette disait ses premiers mots, je ne veux avoir aucun regret.

    Sans pour autant vouloir être une maman parfaite, je ferai mon maximum, en cette année 2018, pour être une maman attentionnée, présente, aimante et patiente.

     

    Et vous, quels sont vos bonnes résolutions pour 2018 ?


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    Lorsque j'étais enfant, les fêtes de fin d'année étaient synonymes de magie.

    La beauté des guirlandes et des illuminations qui fleurissent dans les rues, la joie de décorer le sapin, les balades au marché de Noël, les réunions de famille et l'excitation de déballer ses cadeaux... 

    Cette ambiance féerique s'est peu à peu altérée alors que je rentrais dans le monde adulte.

    Si elles restaient un plaisir, les fêtes avaient perdu de leur magie.

    Cette année, pour la première fois depuis 20 ans, je l'ai retrouvée à travers les yeux pétillants de ma fille alors qu'elle découvrait le sapin installé dans le salon.

    Quelle joie, à nouveau, de décorer ses branches de boules rouges et brillantes !

    Quel plaisir d'observer cette magie opérer à nouveau sur ce petit être aux yeux écarquillés devant les guirlandes lumineuses !

    Pendant ces quelques jours, je suis retombée en enfance.

    J'ai ressenti à nouveau cette excitation, retrouvé ces sensations de joie et de magie grâce à ma fille qui les découvrait pour la première fois.

     

     Merci ma Boulette.

     


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  • Rythme effrené

     

     

    Je pense à mon blog tous les jours.

    Et à toutes les choses que j'ai envie d'écrire ici, de livrer, de partager, de noter noir sur blanc pour être sûr de m'en souvenir plus tard, lorsque la Boulette sera grande (et moi vieille). 

    Mais ces dernières semaines, je manque cruellement de temps.

    En cause, le rythme effréné que nous subissons, le Chéri et moi, chaque jour qui passe...

     

    Le réveil sonne le matin, me donnant des envies de meurtre que je ravale peu à peu quand je suis suffisamment éveillée pour me rappeler qu'il me reste 18 minutes pour m'habiller, réveiller la Boulette, la changer, l'habiller et lui donner son biberon avant de devoir la laisser à son père et partir travailler.

    18 minutes plus tard, donc, le deuxième challenge débute : arriver à suffisamment tôt au bureau afin de pouvoir me libérer à une heure descente pour aller rechercher la Boulette à la crèche la journée terminée. Je me faufile dans les embouteillages, parmi les travaux et le trafic matinal, pestant allègrement contre les célèbres oubli de clignotants et les lambins qui ralentissent (encore plus) la circulation bien chargée.

     Arrivée au bureau m'attend généralement une pile de dossiers, trop d'emails urgents, des réunions, des défis à relever et une pression toujours trop forte due à un besoin ô combien détestable de toujours vouloir bien faire. Ma pause de midi se limite généralement à faire une course pour que la Boulette ne manque de rien et à manger un sandwich préparé sur le pouce.

     La journée au bureau s'achève, puis une autre recommence. Comme à l'aller, sur la route; je tente de gagner de précieuses minutes en zigzaguant entre les voitures, l'objectif étant d'avoir le temps de passer à la maison avant d'aller chercher la Boulette à la crèche pour lui préparer son souper, faire son lit et préparer son pyjama et ses affaires pour le lendemain.

    Ensuite, je re saute dans la voiture pour aller chercher ma fille et la ramener chez nous, où je passe les deux heures qui suivent à jouer avec elle, chanter, la faire manger, lui donner son bain et son biberon, pour finalement la coucher vers 20h.

    Une fois certaine qu'elle s'est endormie, je prends une douche, je prépare moi aussi mes affaires pour le lendemain (chaque minute le matin étant comptée), je programme un machine ou vide la précédente, je range le salon devenu une plaine de jeux, et m'écroule dans le canapé avec le Chéri où nous mangeons tous les deux un de ses plats mijotés avec amour quelques minutes plus tôt.

    A 21h00, je m’extirpe du canapé pour rejoindre mon lit, où généralement je m'endors dans la demi-heure qui suit, vidée.

    Ca, c'est quand on est tous les trois, la Boulette le Chéri et moi.

    Je vous épargne le rythme lorsque les deux grandes soeurs de la Boulette sont présentes...

     La vie de la plupart des mamans, en somme.

    Mais qui ne me laisse que trop peu de temps pour moi.

     

     


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  • Education positive ou bienveillante... On en parle !?

     

    Oui, parce qu'on en parle... à peu près partout !

    Blogosphère, reportages télévisés, bouquins... La bienveillance dans l'éducation parentale est de mise.

    Loin d'être experte en la matière, je me suis cependant penchée sur la question ces dernières semaines.

    En effet, la Boulette va sur ses 16 mois et possède un caractère bien tranché qui me pousse à me questionner sur la meilleure manière de réagir à ses actuelles (et futures) colères, crises, demandes et exigences.

     

     J'avoue ne jamais être posé beaucoup de questions sur l'éducation des enfants auparavant.

    Ou, en tout cas, ne jamais eu peur de "mal" éduquer mes enfants.

    Je n'ai jamais crains d'être une mauvaise mère ou de ne pas être capable de leurs transmettre les valeurs auxquelles je tiens.

    Sans prétention aucune, j'ai toujours eu confiance en moi pour cela, et ce bien avant d'être maman (et pourtant, je n'ai pas confiance en moi pour grand chose d'autre).

    Mais "mal faire" avec mes enfants ne m'a jamais inquiétée outre mesure.

     

    Pourtant, parce que je suis relativement curieuse et surtout parce qu'il est difficile d'y échapper, je me suis renseignée sur les principes de cette tendance très en vogue de "la bienveillance" ou de l'éducation positive".

    J'ai même poussé le vice jusqu'à acheter (et parcourir) un des livres référents en la matière : "J'ai tout essayé!" d'Isabelle Filliozat.

     

    Pour vous résumer brièvement (même s'il existe plusieurs visions et plusieurs définitions possibles de l'éducation bienveillante), voici les grands principes de l'éducation positive :

    • Se mettre à la place de l'enfant afin de comprendre son comportement (soyez empathique et à l'écoute).
    • Favoriser une communication non violente (ne pas crier, ne pas rabaisser son enfant en utilisant des phrases telles que "tu es méchant", "tu ne fais pas bien"...).
    • Exprimer les interdits de manière positive (souligner à l'enfant ce qu'il a le droit de faire plutôt que ce qu'il n'a pas le droit de faire, ne pas utiliser les termes "non" et "ne pas").
    • Bannir les actes physiques violents (fessée,...).
    • Reconnaître les émotions de l'enfant et le laisser exprimer ses besoins (ne jamais nier son ressenti, même s'il s'agit pour nous de réactions disproportionnées face à des événements qui nous apparaissent comme dérisoires). Un enfant ne fait donc pas de caprice mais exprime une insatisfaction.
    • Ne pas punir son enfant (adieu le chantage et le coin).
    • Respecter son rythme.

     

    En bref, éduquer son enfant de manière bienveillante, c'est favoriser le dialogue, le respect et l'entre-aide, l'estime de soi, l'autonomie et les responsabilités.

    Si l'on s'en tient aux fondements de la parentalité positive, être bienveillant n'est pas être laxiste, mais au contraire d'instaurer un cadre et des limites mais ce de manière la plus positive possible.

     

     ***

     

    A moins que vous ne soyez un fervent adepte de la fessée, après la lecture de ces différents principes, vous vous faites peut-être la même réflexion que moi...

    "L'éducation bienveillante, c'est du bon-sens. Evidemment que je veux éduquer mes enfants de manière positive"

    Qui, à l'heure actuelle, pourrait en effet affirmer préférer crier sur son enfant plutôt que de lui faire comprendre une limite en dialoguant calmement ?

    Quel parent, en son âme et conscience, pourrait délibérément préférer dévaloriser son bébé plutôt que de l'aider à prendre confiance en lui ?

    Qui aime punir son enfant ? Qui aime lui faire du chantage ? Qui ne souhaite pas établir une relation de confiance avec sa progéniture ?

     

    Pas grand monde. On est d'accord.

     

    Et pourtant, et même si je suis à 100% d'accord avec ces différents principes que je tends par ailleurs, pour la plupart, à appliquer naturellement avec la Boulette, je ne peux m'empêcher d'éprouver un certain malaise, et ce pour deux raisons.

    La première concerne la mise en pratique réelle et quotidienne de ces principes de bienveillance dans notre mode de vie actuel.

    Dans un monde où la structure familiale est parfois décomposée, où la société nous impose de passer 10h00 par jour éloigné de nos enfants afin d'être capable de subvenir à leurs besoins, où nos rythmes de vie sont infernaux, où la fatigue et le stress sont permanents... Comment voulez-vous que nous, adultes, parents, personnes à part entières, puissions conserver notre calme et adopter une attitude positive avec nos enfants, quoi qu'il arrive ?

    Quelles sont les possibilités qui nous sont laissées pour que nous puissions consacrer 100% de notre temps avec nos enfants ? Ou du moins pour que les moments qu'il nous restent auprès d'eux puissent être toujours qualitatifs, se déroulent dans le calme et la bienveillance ?

    Si vous travaillez, si vous devez lever vos enfants aux aurores pour avoir le temps de les préparer, de les amener à l'école ou à la crèche et de ne pas arriver en retard au travail. Si vous passez votre journée à trimer, atteindre des objectifs qui vous sont imposés. Si vous vous dépêchez de rentrer le soir afin de récupérer vos enfants et de les ramener à la maison et qu'une fois arrivé, vous devez préparer à manger, faire des courses ou veiller à ce que leurs devoirs soient faits. Si vous vous coucher le soir, épuisé, et que vous vous réveillez le matin encore plus fatigué que la veille... Alors vous savez de quoi je parle.

    Ce rythme effréné, ces pressions, sociales, familiales, financières auxquelles nous ne pouvons échapper sont autant de freins à la parentalité positive.

    La bienveillance nécessite un investissement extrêmement important. Une présence, au moins mentale, de tous les instants. Une disponibilité et une remise en question personnelle.

    Nous manquons de temps. Nous manquons de possibilités et de moyens pour appliquer avec soin et rigueur les préceptes de l'éducation bienveillante. Nous manquons d'énergie.

    Certains me répondront qu'il s'agit d'un choix de vie. Travailler ou non. Gagner plus ou moins d'argent. Adapter son rythme et son mode de vie. Certes.

    Mais les faits sont là : l'éducation bienveillante, s'il on veut l'appliquer sans accroc, n'est pas compatible avec le monde occidental tel qu'il l'est devenu aujourd'hui.

    Et même si ce n'est pas entièrement de notre faute, nous les mères, nous culpabilisons. 

    Si l'éducation bienveillante est fondamentalement bonne, elle ne peut et ne doit pas être considérée comme la seule et unique manière d'éduquer ses enfants.

    Elle doit être considérée comme une tendance à suivre. Comme un idéal ou un modèle. Faire du mieux qu'on peut, mais en acceptant nos hauts, nos bas, nos problèmes. Avec des accrocs, des choses qu'on dit et qu'on ne devrait sans doute pas dire. Avec des cris parfois, des menaces, du chantage et des punitions. Des craquages lorsqu'on est énervé ou épuisé. Et des explications ensuite. 

    Mais surtout, surtout pas de culpabilité parce que nous avons failli à tel et tel principe à tel ou tel moment.

    Chacun et chacune fait du mieux qu'il peut, avec ce qu'il a. 

    L'essentiel étant et restant toujours que ses enfants se sentent aimé, quoi qu'ils fassent.

     

    Le second malaise que je ressens par rapport à la bienveillance concerne ses possibles dérives, et surtout ses excès.

    Etre bienveillant envers son enfant, c'est aussi lui apporter un cadre et des limites dont il a besoin pour se structurer, pour se sentir en sécurité et pour grandir sereinement.

    Ce cadre, j'en suis convaincue, l'enfant en a besoin. Il le cherche, même, face à un trop grand laxisme.

    Or, ce principe de bienveillance est selon moi bien trop souvent oublié par ses adeptes.

    Il est vrai qu'il n'est pas facile de limiter l'enfant tout en le rendant autonome, de lui apprendre les interdits sans négation et sans hausser le ton.

    De fait, parfois, en voulant être (trop) bienveillant, les parents n'interdisent plus et lâchent trop souvent prise sur des éléments qui devraient au contraire mériter toute leur attention.

    Dans ce cas, la bienveillance devient laxisme.

    L'enfant est en manque de repères, de limites et de règles. Il perd pied. Ne peut plus se reposer sur une épaule solide que devrait être celle de leurs parents.

    Sous la joug de la bienveillance poussée à son extrême, les parents n'écoutent plus leurs propres besoins pour se consacrer exclusivement à ceux de leur enfant.

    Or, comment un parent qui ne s'écoute pas lui-même peut-il entendre ceux de son enfant ?

    Comment un parent malheureux peut-il transmettre les valeurs de la joie et de l'épanouissement personnel ?

    Comment un parent qui ne se donne plus le droit d'exprimer son énervement, son exaspération ou son ras-le-bol peut-il l'autoriser à son enfant ?

    Pour beaucoup, la bienveillance est de respecter le rythme de son enfant, notamment au niveau de son sommeil. Le cododo et le maternage intensif sont alors de mises.

    Je n'ai personnellement rien contre le cododo. Ceux et celles qui suivent les aventures de la Boulette depuis le début le savent d'ailleurs ; ma fille a dormi contre moi jusqu'à ses 6 mois. Je me suis ensuite réveillée 3 à 4 fois par nuit pendant plusieurs mois pour la rassurer et la nourrir. J'ai tenté de répondre à tous ses besoins. Je l'ai portée sans m'arrêter de marcher pour arrêter ses pleures.

    Et je ne le regrette pas. Mais est venu un moment où mon corps et ma tête ne pouvaient plus supporter ces réveils nocturnes intempestifs. J'y ai donc mis un terme, et ce de manière bienveillante d'après moi (de manière progressive, toujours en lui expliquant le pourquoi du comment, en étant présente malgré tout, en ne la laissant pas pleurer).

    Ce que je veux dire par là est que le parent, et dans ce cas la maman, doit s'écouter elle aussi. Si le cododo ou les réveils nocturnes réguliers deviennent un calvaire pour le parent, et qu'ils ne sont bien sûr pas causés par une maladie ou un mal-être de l'enfant, pourquoi s'imposer ce qui s'apparente à une véritable torture sous prétexte que l'éducation bienveillante le préconise?

     

    Encore une fois, je suis fondamentalement en accord avec les principes de l'éducation positive et je pense en pratiquer beaucoup, sans même y avoir pensé auparavant. Je souhaite que chacun et chacune se penche sur ces principes, pour autant qu'ils soient considérés comme une ligne de conduite, sans excès et sans dérives, qu'ils soient appliqués dans la mesure de ses propres possibilités, et qu'ils ne deviennent pas un dogme renversant le modèle traditionnel "parent dominant" vers le catastrophique "parent dominé". Le tout en culpabilisant les parents au moindre faux-pas.

     

     

    Ecoutez votre enfant.

    Mais écoutez-vous, vous aussi.

    Répondez à ses besoins.

    Tout en répondant aux vôtres.

    Remettez-vous en question.

    Mais n'oubliez pas qui vous êtes.

    Faites du mieux que vous pouvez,

    mais autorisez-vous à crier et à péter un plomb si vous en avez besoin.

    Ne tentez pas d'être un parent parfait car il n'existe pas (comme l'écrit Isabelle Filliozat).

    Aimez votre enfant le mieux possible,

    c'est bien là l'essentiel.

     

     


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  • Maman est en We (ou pas)

     

     

    Aaaah le week-end !

    On l'attend dès le lundi matin.

    On s'encourage en décomptant les jours de la semaine, n'ayant qu'une hâte : arriver au vendredi soir où deux jours de liberté s'offrent à nous.

     Grasses matinées, far niente, petit footing (ça va pas nan?), shopping, canapé, ciné, resto entre amis...

    Et pourquoi pas même un City trip en last minute ?

     

    Si vous êtes maman, vous le savez très certainement :

    Ce genre de rêve week-end appartient au passé.

     Car oui, les invitations de dernière minutes, les réveils programmés à 10h00 le samedi matin et les dimanches devant la télé font désormais partie de votre vie de jeune adulte dont l'unique responsabilité était d'être capable se se lever pour se rendre au boulot le lundi matin.

    Mais vous n'êtes plus une jeune adulte sans responsabilité.

    Car vous êtes devenue maman.

    Et depuis lors, vos week-end ressemblent plutôt à ça... :

     

    6h00 : réveil en sursaut par un bébé qui vous appelle en pleurant comme si rester un peu tranquillement dans son lit (histoire de laisser maman se réveiller en douceur) était la pire des choses au monde.

    6h01 : maman est debout, mode zombie, se hâtant (autant que faire ce peut à cette heure matinale) vers la chambre de son bébé pour le prendre dans ses bras et le rassurer (et surtout, faire cesser ses hurlements - torture pour les oreilles).

    6h30 : Bébé est toujours dans les bras de maman, qui a bien tenté 18 fois de le poser pour se préparer un café histoire de tenir debout les 14 heures qui suivent, mais sans succès, bien sûr.

    6h45 : Biberon de lait avalé. Maman elle est toujours en attente de son café.

    6h47 : Bruits suspects provenant du fessier de son bébé chéri. Direction table à langer (où bébé hurle à la mort quand maman l'y couche - ce qui a comme unique avantage de réveiller papa qui jusque là ronflait comme un bien heureux).

    7h05 : Bébé propre et habillé. Maman est toujours en pyjama, décoiffée, suante après ce tour de force, et toujours à jeun.

    7h10 : Bébé semble maintenant suffisamment réveillé pour accepter d'être déposé. Direction tapis de jeu où maman tente par tous les moyens d'attirer l'attention de son bébé chéri afin de l'occuper - 1 seconde d'ennui et le revoilà qui râle.

    7h45 : Il n'est pas encore 8h00 du matin, et maman a déjà imité la poule, la chèvre, le cochon, le chien, le cheval, raconté 2 histoires, chanté 6 comptines, construit 3 tours en cubes que bébé s'est réjoui de détruire, évité 2 chutes, un étouffement et une griffure de chat mécontent de s'être fait tiré la queue.

    8h00 : Bébé commence à sérieusement s'impatienter d'une telle inactivité (WTF ?!?).  Maman prend son courage à deux mains et décide de s'habiller pour sortir se promener.

    8h45 : Après 45 minutes à tenter de se préparer avec un bébé qui s’accroche aux jambes de maman en hurlant sa frustration d'être ainsi laissé à l'abandon, maman est fin prête (comprenez, vêtue comme un sac, à peine coiffée, pas maquillée - mais habillée - et c'est déjà pas mal).

    9h05 : Arrivée au parc animalier après quelques kilomètres en voiture passés à écouter "Pirouette-cacahuète" et "promenons-nous dans les bois" avec un bébé au comble du bonheur et qui signe "encore" à la fin de chaque chanson.

    10h40 : Petit passage chez mamie après avoir nourri les moutons, observé avec attention les poules et les lapins, croisé 3 "wou-wou" (comprenez chiens), rigolé aux éclats sur la balançoire, avoir exigé faire du tape-cul sans partenaire (ce qui vaudra à maman des courbatures le lendemain), discuté de longues minutes (en langage bébé) avec un petit garçon qui n'en avait visiblement que faire de ces attentions, avoir frotté ses mains dans la terre et le sable mouillé, et hurlé à la mort quand maman a tenté de remettre son monstre en poussette.

    11h15 : Retour à la maison pour la panade de midi mijotée par papa. Hors de question de ne faire "que" manger. Maman chante donc, encore et encore, en faisant des guili-guili, en proposant des cuillères de panades aux figurines "singe", "lion" et "grenouille", avec un bébé qui exige aussi de manger seul, le tout en essayant de la nourrir (un peu).

    12h00 : Heure de la sieste. Maman couche bébé, et s'écroule dans le canapé pour souffler, et manger un peu (car oui, maman est toujours à jeun).

    14h00 : Hurlements provenant du baby-phone. Bébé est réveillé. Le deuxième round commence.

    14h30 :  C'est l'heure des courses. Le frigo est vide. Maman et papa emmènent donc bébé avec eux (ce qui permet aussi de l'occuper). Attacher bébé dans son siège, chanter des comptines durant le trajet, arriver au supermarché, détacher bébé, le mettre dans le cadis, lui donner un bout de pain pour l'occuper, arpenter les rayons bondés à la recherche de ce qu'il manque à la maison, empêcher bébé de se mettre debout sur son siège, capituler et le sortir du cadis, courir derrière lui, l'empêcher de vider le rayon biscuit, finir par devoir porter bébé dans ses bras tout en poussant et en remplissant le cadis, faire la file à la caisse, retourner à la voiture, ré-attacher bébé, re-chanter les comptines sur le trajet du retour, monter bébé et les sacs de course dans l'appartement, ranger les courses, et mourir à petit feu.  

    16h00 : C'est l'heure du goûter. Papa se remet en mode "roi de la panade" tandis que maman tente de faire patienter bébé qui meurt de faim (et qui l'exprime bruyamment).

    16h30 : Bébé s'ennuie. Il est temps de ressortir pour une nouvelle ballade. La poussette étant réservé aux bébés paresseux (d'après mon bébé), c'est à pied (et à bras) que l'on ressort se promener. Maman est fatiguée. Bébé pète pleine forme.

    18h00 : C'est l'heure du dîner. Bébé veut goûter à tout (et tout seul!), et aux morceaux qui plus est. Maman tente de garder bébé (et le sol de la cuisine) propre. Echec total.

    18h30 : Au bain. Maman court derrière bébé pour le déshabiller histoire d'éviter une nouvelle crise sur la table à langer. Bébé est fortement intéressé par la cuvette du WC et plonge ses mains dedans. Maman dépitée.

    19h00 : Bébé est propre et sec. Maman est trempée de sueur, de shampoing, d'éclaboussures d'eau et des restes du dîner.

    19h10 : C'est l'heure du biberon. Hurlements en bonne et due forme lorsque bébé voit que le carton de lait de croissance sort du frigo, et ce jusqu'à ce que la tétine ai atteint sa bouche.

    19h15 : Petits jeux (que maman essaient "calmes") sur le tapis. Maman raconte des histoires. Bébé signe des mots. Puis bébé s'excite et grimpe sur la table basse pour s'y mettre debout tout en faisant "bravo". Maman l'entoure de ses bras "au cas où". Bébé descend puis grimpe sur le canapé sur lequel il recommence le cinéma, en plus de se laisser tomber, tête la première sur les coussins. Bébé est content. Maman dépitée (encore).

    19h45 : C'est l'heure d'aller au lit ! Gigoteuse, restant du biberon, petite berceuse chantée par maman, doudou en main. Bébé s'endort... Enfin.

    20h00 : Maman s'écroule sur le canapé, se dit que ce serait le moment idéal pour lancer une machine, plier du linge, ranger un peu et faire la vaisselle... Sauf que son niveau d'énergie est proche de zéro. Alors, tout en culpabilisant, elle se dit que ce sera pour demain.

    21h00 : Maman s'extrait du canapé pour rejoindre son lit, après un aller-retour dans la salle de bain pour (quand même) maintenir un niveau d'hygiène corporel et buccal minimum.

    21h07 : Maman s'endort, épuisée, tout en se disant que la semaine n'a même pas encore commencé.

     

    Un samedi comme un autre donc, depuis que je suis maman.

    Un samedi à ne m'occuper de rien ni personne sauf de ma fille.

    A me consacrer exclusivement à mon bébé.

     

    Parfois, quand la fatigue l'emporte sur la patience,

    Quand je n'ai plus l'énergie de répondre à tous ses besoins et ses exigences,

    Quand la force me manque pour la porter et l'occuper,

    Alors parfois je ressens un brin de nostalgie quand je repense à ces We de jeune adulte sans responsabilité.

    Mais, rapidement, ces souvenirs se ternissent.

    Tout simplement parce que lors de ces weekend sans contrainte, elle n'était pas là.

     

    Elle est devenue le centre de mes weekend.

    Le centre de mon monde.

    Ma vie.

    Et je continuerai à lui consacrer la mienne.

    Du moins jusqu'à ce qu'elle le réclame.

     

     

     


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