• La chambre de Jean-Félix

     

     

    Dans cette troisième chambre de notre appartement, future chambre de Jean-Félix donc, vous trouverez :

     

    - Un sèche-linge où pendouille la moitié du mois un amas de fringues (mouillées ou sèches, c'est selon)

    - Une armoire à chaussures (composée exclusivement de mes bottes et escarpins).

    - Une seconde armoire à chaussures (vide - et qui ne demande qu'à se remplir).

    - Un lit pliant extrêmement inconfortable réservé à ma belle-mère quand elle débarque de son Poitou natal (non, ce n'est pas fait exprès pour qu'elle reparte plus vite).

    - Une boite à outils offerte par mon père pour l'anniversaire du Chéri (ai-je besoin de préciser que mon père est un éternel optimiste?).

    - Des mannes à linge (vides ou remplies, c'est selon).

    - Un fer à repasser (utilisé uniquement par notre femme de ménage).

    - Des sacs en plastique débordant de cintres, vêtements trop grands/trop petits, de jouets abandonnés et autres accessoires que je n'ai pas pris la peine de mettre aux ordures.

    - Une valise (vide? Faudrait que je vérifie...).

    - Une mallette de poker (ouverte pour la dernière fois il y a 11 ans).

    - 3 couettes et 6 oreillers (ne me demandez pas pourquoi j'en possède autant - je n'ai pourtant pas 6 lits)

     

    Et dire qu'il y a moins de 8 mois, lors de notre emménagement, j'ai dit au Chéri "Il est hors de question que cette pièce devienne un dépotoir où l'on amasse des trucs qui servent à rien ou qu'on ne sait pas où mettre! Cette pièce doit rester vide pour Jean-Félix!".

    Bon ben.. Raté...

    Avant de penser à aménager un petit nid douillet pour notre Jean-Félix, il va d'abord falloir que l'on que je (non je ne suis pas pessimiste mais réaliste concernant les capacités de rangement du Chéri) réalise un grand tri (ce qui signifie également un tri dans notre cave de 2m² pleine à craquer histoire de faire de la place pour tout ce qui est entassé actuellement dans la chambre de JF).

    Bref, vous l'aurez compris, du boulot y en a.

    Et ce n'est pas moi qui vais m'en plaindre...

     


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  • Introspection # 1

     

     

    Il y a quelques jours, j'ai pour la première fois de ma vie passé la porte de chez une Psy.

    Pas n'importe quelle Psy. Une Psy spécialisée PMA, infertilité, deuil périnatal, FC (etc, vous avez capté).

     

    Mon objectif dans cette démarche était double :

    1. Tenter de trouver la cause de mon infertilité. Oui parce que les médecins ont analysé en long et en large mes trompes, mon utérus, mes ovaires, mes ovules et mes hormones et n'ont jamais rien trouvé d'anormal. Mais jamais ils ne sont remonté plus haut que mon nombril (en même temps, ce sont des gynécos).

    2. Tenter de me libérer un peu de cette emprise des essais bébé, qui sont devenus petit à petit (mais très vite) ma principale raison de me lever le matin. Une véritable obsession, dont les échecs successifs sont en train de me rendre aigrie et vieille avant 30 ans.

     

    En femme méga organisée, je suis arrivée avec 15 minutes d'avance. J'en ai profité pour essayé d'avoir l'air décente afin de faire une bonne impression (et, en y réfléchissant, c'était pas plutôt à elle de tenter de me séduire pour que je revienne?). Un coup de brosse dans les cheveux et un trait d'eye-liner plus tard (principale utilité de mon rétroviseur central), je suis sortie de ma voiture et j'ai sonné à la porte.

    Une femme d'une trentaine d'années chaussée de baskets est venue m'accueillir. J'ignore si ma chevelure soignée a eu l'effet escompté, mais en tout cas, ses Converse et son allure décontractée m'ont mises à l'aise (du moins autant qu'on puisse l'être quand on s'apprête à déballer sa vie et ses problèmes à une inconnue).

    Il faut croire que cette stratégie vestimentaire fonctionne puisque 60 minutes plus tard, Miss Converse (appelons-là comme ça) en connaissait plus sur moi que la plupart de mes amis. 

    Impossible de relater ici en détail le contenu de cette séance, mais si je devais en faire un bref résumé, je ne retiendrais que ce qu'elle m'a répondu quand je lui ai expliqué que je commençais sincèrement à me demander si faire le deuil de ce bébé n'allait pas m'aider à l'avoir (oui c'est contradictoire mais j'ai l'esprit un peu tordu aussi).

     

    "Il ne s'agit pas de ne plus le vouloir cet enfant, mais de le vouloir autrement"

     

     Comment, j'en sais encore foutre rien. Mais on va y travailler, miss Converse et moi.

     


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    Même si consciemment je tente (en vain) de lâcher prise, il semblerait que mon cerveau lui ne veuille pas se mettre en mode OFF, même la nuit.

    La preuve en est mon cauchemar rêve de la nuit dernière.

    Mon inconscient s'est projeté au mois de septembre, lors de ma prochaine rencontre avec Mister S (c'est dire si je ne crois pas du tout en mes capacités à concevoir naturellement cet été).

    Comme à l'école, c'était la rentrée. La salle d'attente ordinairement vide du centre médical était bondée de femmes, d'hommes et d'enfants (allez comprendre) qui gazouillaient en attendant leur tour pour voir Mister S (chacun avec leur ticket, comme à la boucherie).

    Enfin mon tour, Mister S me reçoit. Non pas dans son cabinet mais dans le couloir, au milieu de la foule. Mister S a l'air embêté. Je réalise alors qu'il ne me reconnait pas, ou en tout cas qu'il ne parvient pas à se remémorer mon cas. Il n'est pas concentré. Il a l'air pressé. D'ailleurs, il m'abandonne régulièrement pour disparaître au milieu d'une phrase.

    La "consultation" s'est terminée par un "Ecoutez je n'ai pas le temps maintenant, revenez demain. Je ne sais pas vous dire à quelle heure, vous avez vu comme c'est bondé? Désolé."

     

    Vous me trouvez un tantinet folle à lier/angoissée/schizophrène (barrez la mention inutile) ?

    Ben moi aussi.

     

    Edit : la seule note positive dans ce rêve, c'est que Mister S m'a demandé 8,50€ pour cette consultation au lieu des 60€ habituels (oui ça reste un rêve).


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  • Adieu C15, bonjour C16

     

     

     

    Elle s'y trouve forcément. Cette lumière, au bout du tunnel.

    Mais je n'arrive pas encore à l’apercevoir.

    Le chemin pour y parvenir me semble long.

    Très long.

    Trop long.

    Parfois, mon esprit se laisse duper par des reflets dans l'obscurité. Il pense l'avoir atteint.

    Enfin.

    Mais la noirceur le rappelle à l'ordre.

    Elle le ramène à sa propre réalité.

    Réalité qui ne lui plait guère. Mais qui est la sienne.

    Parce que son tunnel a lui est semé d'embûches, de dédales, de tournants et d'interminables couloirs obscurs.

    Il lui faudra les affronter tous avant d'arriver à son objectif ultime.

    La clarté.

     

    Edit : Et je peux vous dire que quand je la verrai (parce que oui je la verrai!) cette putain de lumière du jour, je n'y retournerai plus jamais dans ce puits sans fin!


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  • Le manuel du Lâcher Prise

     

    Aah le lâcher-prise, cette fameuse expression tant de fois exprimée par les proches (et moins proches) des femmes en essai bébé en vue de les enfoncer encore un peu plus soutenir quand leur Jean-Félix ne vient pas.

    "Tu y penses trop", "Lâche prise et ça viendra tout seul", 'Tu te mets trop la pression", "Tu te prends trop la tête"

    Vous les connaissez, vous aussi, ces fameuses petites phrases soufflées nonchalamment à vos oreilles, supposées vous aider, mais qui n'ont que deux conséquences : vous culpabiliser et vous donner l'envie irrépressible de botter les fesses de l'auteur de ces conseils ô combien précieux.

     Et pourtant, l'infertile inexpliquée que je suis en vient parfois à se dire que prendre un peu de recul avec ses essais bébé pourrait sauver son pauvre esprit de la folie ou de la dépression. Reste à savoir comment... Parce que quand être mère devient LE projet de ta vie et que, comme moi, tu es maniaco-organisée du contrôle, balayer d'un revers de main tes essais bébé en te disant "Ca viendra quand ça viendra", ben c'est pas gagné d'avance.

    Je n 'ai donc jusqu'à présent pas trouvé la recette miracle du lâcher-prise, mais par contre, s'il y en a une qui sait comment ne pas lâcher-prise, c'est bien moi.

    Voici donc (même si ce n'est pas ce que vous espériez en lisant le titre de ce billet), les petites choses de la vie qui vous indiquent que non, vous n'avez pas lâcher-prise, et sur lesquelles il vous faudra travailler.

     

    1. Un mois n'est plus 31 jours. Un mois est un cycle. Un cycle est 2 x 14 jours (pour les plus chanceuses). Les 14 premiers jours sont des J. Les 14 derniers sont des DPO.

    2. Vos règles ne sont plus simplement un mauvais moment à passer. Elles sont synonyme d'un nouvel échec.

    3. Vous rêvez plus souvent de votre gynécologue que de votre compagnon.

    4. Vos rapports sexuels sont programmés en fonction de la consistance de votre glaire cervicale et de vos tests d'ovulation.

    5. D'ailleurs, votre salle de bain contient plus de TO et de TG que de tubes de rouge à lèvres.

    6. Vous évitez les contacts avec votre pote Michelle et votre meilleure copine Sophie car elles sont récemment acquis un statut qui vous fait défaut depuis trop longtemps.

    7. Vous faites partie de celles pour qui les initiales PMA, FIV, IAC, TO, TG et TP n'ont plus de secret.

    8. Vous scruter le fond de votre petite culotte 10 à 15 fois par jour.

    9. Vous trouvez, chaque mois, un symptôme auquel vous vous raccrochez pour garder espoir (ce mois-ci pour moi c'était une croute de sang dans le nez - ne riez pas je vous vois).

    10. Votre poitrine est devenue un objet quotidien de palpation (et non plus celui de votre compagnon).

    11. Que vous soyez athée ou bouddhiste, vous priez chaque soir très très fort pour que le Saint-Esprit soit clément avec vous cette fois-ci.

    12. Vous vous levez bébé, vous vous couchez bébé, vous mangez bébé, vous espérez bébé, vous pleurez bébé, vous dormez bébé (je continue?).

     

    En 2 mots, lâchez-prise, se résume à laisser venir, sans impatience, et sans tenter de contrôler quoi que ce soit.

    Personnellement, j'ai essayé d'y parvenir seule. Contrôler son mental pour qu'il ne contrôle plus. Un échec cuisant.

    J'ai donc décidé de me faire aider un peu.

    Et je vais de ce pas rencontrer ma nouvelle psy.

     


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