• L'homme de ma vie

     

    Il est l’homme qui  sera le papa de Jean-Félix.

    Il est l’homme qui me fait rire aux éclats, quelque soit mon humeur du moment.

    Il est l’homme qui a 10 ans de plus que moi mais qui ne les fait pas.

    Il est l’homme auquel j’ai dit oui il y a 14 mois.

    Il est l’homme dont je suis fière d’être la femme.

    Il est l’homme qui n’a pas besoin de préparer de discours avant de parler en public.

    Il est l’homme qui me prépare des petits plats faits maison tous les soirs, et qui est capable de changer son menu en fonction de mes envies.

    Il est l’homme qui me console quand je désespère d’être maman j’en ai besoin.

    Il est l’homme dont la deuxième passion (la première étant ma poitrine) est de boire du vin.

    Il est l’homme qui bat à plate couture qui veut bien le défier au Trivial Pursuit (et à tout autre jeu qui demande un certain niveau de culture générale).

    Il est l’homme au charme certain.

    Il est l’homme qui a déjà eu deux enfants avec une autre femme.

    Il est l’homme capable de supporter mes variations hormonales et ses conséquences désastreuses sur mon humeur.

    Il est l’homme dont la garde-robe est plus remplie que la mienne.

    Il est l’homme dont les poils torsiens (oui j’invente des mots, mais c’est mon blog, donc mon droit) me chatouillent les narines quand ma tête se pose sur lui.

    Il est l’homme qui fait craquer beaucoup de femmes.

    Il est l’homme qui râle pour un oui ou pour un non, mais jamais contre moi.

    Il est l’homme qui sait manier les mots comme moi je manie les TO.

    Il est l’homme viril qui joue au rugby.

    Il est l’homme sensible et gentil qui ne veut pas décevoir.

    Il est l’homme dont les spermatozoïdes de compète n’arrivent pas à féconder mes ovules (de compète eux aussi).

    Il est l’homme capable de déplacer 50 kg à bout de bras, mais qui ne sait pas changer une ampoule.

    Il est l’homme qui accepte de mettre un coussin entre son PC et ses testicules parce que je lui demande.

    Il est l’homme qui me dit de faire un TG à 3 DPO (faut l’excuser, après 15 cycles d’essai et malgré mes explications, l’a toujours pas compris).

    Il est l’homme qui oublie de payer les factures mais pas de faire des achats.

    Il est l’homme qui veut un troisième enfant.

    Je suis la femme avec laquelle il veut le concevoir.

    Il est l’homme de ma vie.

     


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  • Etat des lieux

     

     

    Il y a quelques jours, au début du C15, j'avais décidé de laisser Jean-Félix au placard pendant 2 mois histoire de ne pas tomber en dépression profonde. Revivre, penser à moi, au chéri, au chat, au boulot, bref à tout sauf aux essais bébé infructueux.

    L'idée était bonne. La motivation y était. Restait plus qu'à mettre la bonne résolution en application.

    Si je fais le bilan (et je n'en suis qu'à la moitié de mon premier cycle d'essai du lâcher prise - petit bilan donc), je dois dire que je ne m'en tire pas (trop) mal. Il faut dire que je sors quand même de 14 cycles de larmes, de TO, de TG précoces, d'examens à tout va, d'IAC et de grosses déceptions. Il n'en fallait donc pas trop pour pouvoir conclure à un mieux.

    C15 donc. J 15 aujourd'hui. J'arrive à la fin de la phase folliculaire. Oui je compte encore. Je n'arrive pas à faire autrement.

    Lâcher prise 0 - 1 Jean-Félix

    Il faut dire, sans vouloir me trouver d'excuse, que j'ai la (mal)chance d'avoir un petit corps mais de très grands symptômes pré-ovulatoires. A J10 déja, la machine se met en route. Je sens le follicule grossir (si si je vous assure!) et grâce aux multi-observations échographiques de mes ovaires auxquelles j'ai eu l'honneur d'assister (oui faut suivre!), je suis capable d'estimer la taille de mon follicule en me basant simplement sur les sensations et signaux corporels.

    Ainsi, à J15, j'ai le fond de la culotte trempée et une sensation de tension et de lourdeur dans l'ovaire gauche. L'ovulation est imminente. Et même si me tête ne veut pas le savoir, mon corps lui se charge de lui rappeler.

    Lâchez prise 0 - 2 Jean-Félix

    Pourtant, ces deux dernières semaines, je me suis surprise, non pas à moins y penser, mais à y penser différemment. Bon, il est clair qu'il faudra en reparler en phase lutéale (car en folliculaire, l'espoir est encore de mise, et l'humeur s'en ressent). Mais quand je pense à Jean-Félix, je ne ressens plus cette vague de désespoir profond qui m'envahissait jusqu'alors. Il est un projet. Un beau projet. Mais sur lequel j'accepte pour le moment de n'avoir aucune prise, aucun contrôle. Et ça, je dois dire, que c'est un gros progrès pour moi, la maniaque du contrôle.

    Lâchez prise 1 - 2 Jean-Félix

    Il y a 2 jours, le nouveau papa collègue dont je vous parlais ici est arrivé avec une tête de déterré style :

     

    Etat des lieux

     

     

    Son fils a 10 jours, et ne dort pas la nuit m'explique t-il. Ca devient dur. Et bien figurez-vous que ma première pensée n'a pas été "bien fait pour ta g....!" ou bien "bordel ce que j'aimerais faire des nuits blanches pour la même raison moi aussi"... Non. je l'ai plains. Sincèrement. Et pour la peine, je lui ai conseillé d'investir dans un Cocoonbaby. Il parait que c'est miraculeux dixit moi (notez au passage que c'est la fille infertile sans enfant qui parle sans expérience aucune). Oui, j'ai donné mes bons plans de femme qui attend depuis tellement longtemps d'être enceinte qu'elle a déjà fait sa liste du matos indispensable pour son futur bébé.

    Lâchez prise 2 - 2 Jean-Félix

     

    Bilan mitigé donc. Mais positif quand même.

    Il ne reste plus qu'à en faire de même en phase lutéale... Et ça les amis, ça va être une autre paire de manches!

     


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  •  Parce que les images en disent parfois plus que les mots, voici un condensé de mes sentiments...

     

    ...Quand chéri me dit pour la centième fois qu'il n'est pas inquiet et que ça va venir

     

     Quand Mister S a donné son aval pour commencer les IACs

     

     Quand Mister S m'a dit qu'on arrêtait les IACs

     

    Quand je sens les règles arriver

     

    Quand j'entends une pouffe persuadée qu'elle va tomber enceinte en 1 mois

     

    Quand on me dit que ça ne fonctionne pas parce que j'y pense trop

     

     Quand je suis sur le point d'ovuler

     

    Quand chéri dit non

     

     Quand chéri dit oui

     

    Quand j'entends une fille se plaindre d'avoir du attendre 4 mois pour tomber enceinte

     

    Quand on me demande comment je vais

     

     Quand ma collègue me dit qu'elle va arrêter la pilule

     

    Quand mon boss m'a appris la 4ème grossesse de sa femme

     

    Quand j'y crois

     

    Quand j'y crois plus

     

     Quand je tente de me consoler


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  • Caliméro

     

     

    Je me suis lancée dans l'écriture de ce blog il y a maintenant quelques semaines. Je réalise maintenant que j'avais besoin d'hurler en silence le poids, l'incertitude et l'injustice que je ressentais ressens face à l'arrivée de mes règles, chaque mois, depuis le début de nos essais bébé.

    Je n'avais jusqu'alors parcouru qu'un ou deux blogs traitant de la PMA et de l'infertilité. Depuis, je me suis intéressée au parcours d'autres femmes (et hommes d'ailleurs) dont l'incapacité à procréer nécessite un exutoire et le soutien qu'un blog peut apporter.

    En lisant leur difficultés et leurs parcours, personnels et singuliers, j'ai également réalisé que mon histoire, aussi difficile à vivre soit elle pour moi, ne me donnait pas ou très peu (en tout cas jusqu'au jour d'aujourd'hui) de raison de me plaindre.

    Non, je ne suis pas OPK. Non je ne suis pas ménopausée à 28 ans. Non mon mari n'a pas (que) des spermatozoïdes a trois têtes. Et non je n'ai jamais dû vivre une fausse couche.

    Je ne suis "qu'à" mon 15ème cycle d'essai. J'ai une réserve ovarienne exceptionnelle. J'ovule chaque mois. Mon mari a des testicules remplies de poissons de qualité. Mon utérus n'est pas biscornu et mes trompes sont largement praticables.

    Je prends donc conscience que je suis loin d'être dans la pire des situations. Et je demande pardon aux lectrices d'aujourd'hui et de demain qui tomberaient sur ce blog, si mes articles peuvent parfois suinter l'amertume et la morosité. Sans raison valable penseront peut-être certaines. 

    Je n'ai en effet, et jusqu'à preuve du contraire, pas d'anormalité physique m'empêchant de concevoir et de porter un bébé. Et sur ce point, je n'ai en effet aucune raison de me plaindre. Je suis consciente qu'il s'agit d'une véritable chance et je remercie tous les jours le ciel la vie de m'avoir fourni un matériel reproducteur dans les normes.

    Malgré tout, je ressens le besoin d'exprimer cette attente, et surtout cette incertitude quant à mon avenir.

    Car je suis (déjà) dans la catégorie des femmes en "infertilité inexpliquée".

    Ce qui ne signifie pas qu'il n'y a pas de raison à l'absence de grossesse, mais que la science elle ne sait pas l'expliquer. Ce n'est certes pas pire que le reste. Mais ça ne me fournit aucune raison d'être sereine quant à une issue favorable.

    Le plus dur pour moi est de ne pas savoir. Ne pas savoir pourquoi. Ne pas savoir si ça va marcher un jour. Ne pas savoir ce qui ne va pas, et si il y a quelque chose qui ne va pas. Car ne pas pouvoir cerner le problème entraîne aussi de ne pas pouvoir trouver la solution qui convient pour le résoudre.

    Alors on tente. Sans savoir vraiment si ça va aider ou non. Les IAC, puis peut-être la FIV. Puis peut-être la FIV Isci.

    Cette incertitude me ronge. Et j'ai choisi ce blog pour l'exprimer. Mais sachez que si je me la joue Calimero de temps en temps, je pense et soutiens aussi les femmes dont l'infertilité est expliquée et dont le parcours en PMA comportent au moins autant d'incertitude que le mien.

     

     

     


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  • L'Ironie du sort

     

     

     

    Je vous disais dans cet article que mes collègues de travail étaient on ne peut plus fertiles. Faut croire que je suis la seule ici dont l'utérus est récalcitrant. Pas facile de voir défiler les gros ventres et les futurs papas aux anges dans les couloirs alors que ton bébé à toi se fait attendre. Mais bon soit, la vie est une connasse c'est comme ça et p'is c'est tout!

    Le fait est que les deux dernières collègues en cloque ont organisé le jeu de la "boite à prénoms".

    Vous connaissez sans doute le concept. Tous les collègues du bureau (amis, famille aussi mais dans le cas présent on s'en fout) glissent dans la fameuse boite un morceau de papier en y ayant indiqué préalablement un prénom. Si, parmi les 985.324.951 prénoms existants sur Terre, quelqu'un a trouvé LE prénom de la future crevette du futur parent collègue, il est récompensé par une bouteille de champagne.

    Bref, le style de jeu auquel on meeeeeuuuuuuuurt d'envie de participer quand on est infertile. 

    Bah, pas grave, comme d'habitude, on fait semblant de rien et on participe.

    La crevette de la collègue n°1 est né il y a 3 semaines. La crevette du collègue n°2 est né il y a 2 jours. Les prénoms, et les gagnants ont donc pu enfin être divulgués.

     

    Vous l'aurez compris.

    Ce soir, je me saoule non pas avec une bouteille, mais avec deux putains de bouteilles de champ'.

     

    Je sais pas faire les bébés, mais au moins, j'ai le feeling pour les nommer.

    A bon entendeur!

     

     

     


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