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C'est quand mon tour ?
Oui vous rêvez. Non ce n'est pas à moi que ces félicitations s'adressent. Evidemment.
C'est la troisième naissance au sein de la mini PME dans laquelle je bosse. 3 naissances en moins de 4 mois. Sur 12 employés. Vous y croyez vous? Moi j'y suis bien obligée.
Parce que quand ta collègue traverse le couloir, entre en trombe dans ton bureau pour te balancer "On a pensé réunir une petite cagnotte pour X et la naissance de son bébé. Tu participes?", toi t'as juste envie de lui crier "J'ai plus une tune parce que je dépense toutes mes économies pour combattre mon infertilité, et toi tu veux que je débourse 25€ pour célébrer la naissance d'une crevette toute fraîche dont je ne verrai jamais la bouille?? T'es pas timbrée?"
Bien sûr, tu es civilisée. Et, bien sûr, elle n'est pas au courant que toi tu te fais piquer les veines tous les 3 jours pour toi aussi pouvoir donner naissance à une crevette fraîche. Alors, au lieu de l'envoyer se faire voir, elle et ses bonnes intentions, tu réponds, tout sourire : "Evidemment que je participe! C'est une merveilleuse idée! Tu veux du cash ou un virement suffira?"
Intérieurement, tu fais tes comptes, et tu te demandes déjà comment tu vas faire pour payer tes échos endo du mois prochain.
Intérieurement, tu jalouses ces femmes pour qui avoir un bébé n'est pas devenu un combat quotidien.
Intérieurement, tu pleures en silence cette nouvelle naissance qui te te rappelle que la cigogne a perdu ton adresse, mais pas celle des autres.
Mais au-dehors, tu restes forte et intouchable. Tu souris, tu félicites, tu te penches sur le berceau d'un bébé qui n'est pas le tien en ravalant tes larmes.
Ce n'est qu'une fois rentrée chez toi, quand tu seras seule face à ton ventre vide, que tu les laisseras enfin s'échapper.
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Commentaires
Ca résume tellement une situation que si peu soupçonnent!