• Burn-out maternel : A toi, la maman épuisée qui n'a pas le droit de craquer (mais qui aimerait bien)

    A toi, la maman épuisée qui n'a pas le droit de craquer (mais qui aimerait bien)

     

     

    Ton enfant, tu l'as voulu plus que tout.

    Tu as fait des pieds et des mains pour la voir apparaître cette put*** de  ligne rose sur ton test de grossesse.

    Quelque soit le temps que cela a pris, quelque soit ton parcours, ça y est.

    Tu es la plus heureuse. Tu vas devenir maman. Le plus dur est derrière toi.

    Ta nouvelle vie va pouvoir commencer. Elle sera remplie de joie, de bonheur, de moments uniques.

    Tu te projettes en mode maman. Et tu t'imagines, rayonnante, ton bébé endormi dans sa poussette alors que tu vas rendre visite à tes proches.

    Tu seras une maman heureuse et comblée, une maman zen, une maman organisée, une maman certes, mais aussi une femme pour ton mari, une maman qui ne crie jamais, qui gère parfaitement sa vie professionnelle et sa nouvelle vie familiale. L'idée qu'il puisse en être autrement ne te traverse même pas l'esprit.

    Ton bébé arrive enfin. Il te regarde et tu fonds pour ce petit être qui va bouleverser ton existence à jamais.

    Les semaines passent, et malgré tous tes efforts pour ressembler à la mère que tu t'imaginais être, tu dois te rendre à l'évidence ; tu n'y parviens pas.

    D'ailleurs, il n'y a pas que toi qui ne rentre pas dans le schéma imaginaire parfait que tu avais élaboré alors que ton ventre était encore rond... Ton bébé lui non plus ne rentre pas dans la case que tu avais créée pour lui.

    Il pleure sans cesse, il souffre de reflux et de coliques. Il ne te laisse aucun répit. Ni la nuit, ni le jour.

     La fatigue s'accumule. Tu perds peu à peu ton entrain et ton énergie.

    L'image de la mère et du bébé parfait s'efface, petit à petit.

    Tu n'as plus la force de sortir, de te promener avec ton bébé. Tu profites des rares moments d'accalmie dont tu disposes pour tenter de récupérer un peu de sommeil.

    Mais ça ne suffit bientôt plus, et la fatigue devient épuisement.

    Cet état de léthargie constant fait maintenant partie de ton quotidien.

    Tu as fait une croix sur la possibilité de récupérer les heures de sommeil qui te manquent.

    Tu agis souvent par automatisme, ou parce qu'il le faut.

    Parfois, tu perds tes mots, et même la mémoire. Tu te demandes comment tu parviens à tenir debout.

    Tu ne souhaites qu'une chose ; une pause. Une vraie.

    Suspendre le temps. Oublier que tu es devenue maman, revenir en arrière, ne serait-ce qu'une journée. Disposer d'une liberté que tu n'as plus.

     Cette pensée te culpabilise. Et pourtant, tu l'as eue. Et tu l'auras encore, à maintes reprises.

    Mais tu la gardes pour toi. Jamais tu n'oserais le dire tout haut, toi qui as tellement voulu d'un enfant. Tu te dois d'assumer. Et sans te plaindre.

    Tu ne comprends pas comment font les autres mamans.

    Celles que tu croises le sourire aux lèvres et le teint reposé, leur bout de chou à la main.

    Celles qu'on voit dans les magazines ou à la télé, qui parviennent à mener tout de front, et qui trouvent encore l'énergie et le temps de se maquiller le matin.

    Comment font-elles, ces autres ?

    Toi, la jeune maman débordée et épuisée pour qui une sortie entre copines n'est plus à l'ordre du jour, parce que tu n'en as plus la possibilité, mais surtout parce que tu n'en as plus l'énergie.

    Toi, la maman qui se lève plusieurs fois par nuit pour nourrir ou bercer ton enfant en priant silencieusement pour qu'il trouve vite le sommeil.

    Toi, la maman qui se couche à 21h00 pour assurer la journée du lendemain.

    Tu n'aurais jamais pu imaginer à quel point être maman pouvait être dur.

    Merveilleux aussi, mais parfois, et même souvent, difficile.

     Au point que, parfois, à la fin d'une journée particulièrement épuisante, tu pleures en silence, pour que personne ne t'entende.

    Parce que tu sens que tu perds pied. Parce qu'être maman n'est pas toujours ce que tu avais imaginé.

     Parce que tu te lèves le matin déjà fatiguée. Parce que tu es à bout de nerfs. Parce que tu n'en peux plus.

    Tu aimerais bien craquer. T'évader. Faire tes valises et partir loin, quelques jours, dans le calme pour recharger les batteries.

    Mais tu ne le fais pas.

    Parce que maintenant, tu n'es plus seulement une femme, tu es aussi une mère.

    24 heures sur 24, 365 jours par an.

    Et ce rôle, tu te dois de l'assumer parfaitement. Tu ne peux t'en séparer.

    Il est le tien et le restera toute ta vie durant.

     

    Toi, la maman épuisée qui n'a pas le droit de craquer,

    Sache que tu n'es pas la seule à hurler en silence ton désarroi et ta fatigue.

    D'autres, comme toi, se demandent chaque matin comment elles vont tenir le coup jusqu'au soir,

    Comment elles vont trouver la force et l'énergie pour relever tous les défis qui les attendent encore.

    Nous sommes des mamans.

    Nous sommes des femmes.

    Nous sommes des guerrières.

     

     

     

     

     

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  • Commentaires

    1
    Sedyna
    Jeudi 26 Janvier 2017 à 14:53

    Je n'ai pas le temps de regarder tout pour te dire si c'est bien, mais je viens de voir que sur france2, mille et une vies cet après midi avec comme thème burn out maternel, elles brisent le tabou. Peut être que tu peux le voir en replay et y trouver des clefs. Les quelques minutes que j'ai vu au vol me semblent intéressantes. 

    Comment font les autres mamans ? Elles galerent. Sur les mêmes choses, sur d'autres choses. on fait toutes de notre mieux et aucune maman n'est parfaite. Et tu devrais envisager de partir une nuit, de faire une pause et de t'occuper de toi car c'est important. Si maman va bien, bébé va bien aussi. C'est difficile, je ne le sais que trop bien. Mais ton bébé ne t'en voudra pas ! C'est peut être le moment pour elle de commencer une relation avec sa marraine, sa mamy, son papa. Pour mieux vous retrouver après, encore plus fortes toutes les deux. 

    Courage. Et laissé la culpabilité de côté, c'est de l'énergie perdue inutilement.

    2
    Sedyna
    Jeudi 26 Janvier 2017 à 16:37

    https://fabuleusesaufoyer.com/

    3
    Elodie
    Jeudi 26 Janvier 2017 à 23:14

    Si ce texte décris ta vie actuel, il te faut de l'aide professionnelle, et vite. Avant de n'en plus pouvoir du tout, avant de faire une bêtise par inattention ou d'avoir un accident de la route à cause de la fatigue. Tu dois penser à toi, laisser bébé à quelqu'un pour au moins 24h complète. Ça ne sera pas facile, mais ça devient vital là je crois.

    et stop la culpabilité... Dans mon métier je voyage régulièrement, des séjours de 3 à 5 jours à l'étranger, 2 à 3 fois par ans. mon fils est né en décembre 2015. J'ai annulé un voyage en mars 2016 parce qu'il était bien trop petit, que j'avais bien trop besoin de lui pour partir 4 jours. Là j'ai un voyage professionnel programmé pour mars 2017. 4 jours loin de la maison, avec mes collègues, à avoir uniquement une vie d'adulte responsable de moi seule, 3 nuits dont je sais à l'avance qu'elles seront complètes... 3 matins avec juste quelques station de tram pour aller travailler (habituellement 1h30 de route). J'ai honte mais... Qu'est ce que j'ai hâte !!!

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    4
    LC
    Vendredi 27 Janvier 2017 à 12:09

    Que c'est dur de lire ça, et en même temps, au bout de seulement un mois de maternité, je peux comprendre alors que ma Léna est probablement plus facile que Tess. Tu devrais vraiment tirer la sonnette d'alerte, notamment envers le papa. Est-il impliqué à son maximum? N'attends pas de craquer complètement pour faire quelque chose. Tu ne pourrais pas laisser Tess à son père un week-end et le passer en famille ou avec des amis? 

    5
    Vendredi 27 Janvier 2017 à 17:13

    Oulà les filles merci pour vos commentaires!

    Mais ce que je décris là, c'est surtout l'état permanent dans lequel je me sentais durant les 6 premiers mois..

    Depuis 3 mois, (et surtout depuis 6 semaines je vais dire), je vais beaucoup mieux, et ce en grande partie parce que la Boulette dort mieux... L'épuisement, sans l'avoir vraiment vécu (car avant, quand je disais que j'étais fatiguée, en fait, je ne savais pas ce que c'était d'être VRAIMENT épuisée) on ne sait pas à quel point ça mine, à quel point ça ronge, à quel point la moindre chose problématique devient énorme...

    J'ai vraiment été très bas, très loin, très épuisée... Au bout du rouleau. Mais maintenant, je m'en sors, je vais bcp mieux et commence à réellement pouvoir "profiter" de la Boulette qui, en grandissant, est de plus en plus gérable (même si elle reste un bébé très actif).

    Je voulais dans cet article surtout partager, avec un peu de recul, cet épuisement maternel que j'ai vécu, et dire à celles qui passent par là que je comprends... Que je l'ai vécu. Je ne suis pas à l'abri d'une rechute. Mon corps a morflé. Il a bien souffert. Et je sais qu'il me suffirait de qqs nuits très pourries pour ressentir à nouveau cet état d'épuisement.

    Mais je pense que je m'en sors aujourd'hui. Malgré les petites maladies de la Boulette.

     

    Merci :-)

    6
    Laure
    Mardi 19 Décembre 2017 à 20:35
    Merci. Juste merci. Je me sens un peu moins seule en vous lisant. Quelle dure réalité. Je suis épuisée, reconnaissante pour ce cadeau de la vie mais tellement fatiguée et angoisse.
      • Mercredi 20 Décembre 2017 à 09:52

        Courage. Je sais à quel point ça peut être difficile parfois. la fatigue joue beaucoup sur le moral. Quand bébé grandit, ça va généralement de mieux en mieux (même si certes d'autres problèmes arrivent aussi).

    7
    Patricia
    Samedi 17 Février 2018 à 08:53

    C'est drôle, je lit ce beau texte rempli de sincérité et de transparence pour nous aider nous, les autres mères qui vivent cet épuisement... Je le lis car je vis cette détresse, encore une fois, après 2 ans et demi que mon petit ne dort pas et que mes nuits sont interrompues. Car je n'en pu plus. Je suis épuisée, découragée parfois même tellement frustrée de me faire "encore" réveiller la nuit, même si j'aime tellement ce petit être. Je cherche alors un peu de réconfort pour me sentit un peu moins seule de vivre ces sentiments de dépression.

    Puis BANG, les premiers commentaires des autres mères sont tout de suite : bien voyons c'est pas normal de te sentir comme ça, tu dois VRAIMENT aller consulter, car "ça va vraiment mal chez toi...", et la première de justifier tout de suite par après, "ah, mais là je me sens beaucoup mieux!!" Non mais on tourne en rond là. On sent tout suite le jugement, qui se veut probablement empathique dans le commentaire , mais qui pour moi sonne tout suite comme quoi c'est pas normal car tu dois aller "consulter"!!! Consulter ne changera rien à notre état d'épuisement. À part peut-être d'en parler, de le ventiler. Moi je pense qu'on a seulement besoin de se faire dire que c'est NORMAL de se sentir ainsi (épuisée, à bout, découragée, frustrée,envie de pleurer, etc...), on a besoin de savoir que nous ne sommes pas seules, de se sentir simplement comprise par les autres qui vivent la même chose. Donc les mères qui ont des bébé qui dorment et qui n'ont pas de "problèmes", s'il-vous-plaît" pas de commentaire du style "aller consulter, ou moi ça ne m'est pas arrivée, j'ai un bébé qui a vite fait ses nuits". On n'a pas besoin de ça, bien au contraire. On a juste besoin de preuves que nous ne sommes pas les seules à souffrir de ce manque de sommeil et que nous sommes comprises dans réactions émotionnelles.

     

    Puis attention de donner des conseils tel que : il faut solliciter le papa, prendre du temps à l'extérieur pour soi, etc....

    Moi personnellement j'ai un "papa" qui fait tout pour m'aider, on se partage les nuits, les tâches, etc. J'ai des parents qui prennent bébé assez souvent  (2 à 4 nuits par mois environ). Ça m'aide énormément. Mais malgré tout ça, l'épuisement est là, et mon conjoint aussi est épuisé. Du fait que ça dure depuis 2 ans et demi. Car notre bébé se réveille encore toutes les nuits. Et n'aller pas penser que nous n'avons pas tout fait déjà pour remédier à la situation. On a tout essayé. À part peut-être le laisser pleurer tout seul pendant longtemps, mais ça, c'est vraiment contre nos valeurs. Ça créerait d'autres problèmes quand à nous. Alors svp, on n'a pas besoin de conseils ou de jugement...

    On a juste besoin de se faire dire : "c'est vraiment difficile. Je comprends. Vous n'êtes pas seuls."

     

    Et merci à "envie de fraise" qui a écrit le texte du départ. C'était très bien.:-)

      • Kironelle
        Samedi 2 Juin 2018 à 20:12

        Je suis de l'avis de Patricia, j'ai pensé la même chose...Je vous rejoins au rang des mères épuisées. Petit bout de 10 mois qui se réveille plusieurs fois par nuit. Persone à qui le confier, on est expatrié à 20 000km de chez nous, des amis qui n'ont pas d'enfant et à qui je ne me vois pas confier le mien. Une entreprise à gérer, des crédits à payer impossible de s'évader. Un papa épuisé qui fait ce qu'il peut lui aussi.

        Pas grand chose à faire à part attendre des jours meilleurs et serrer les dents. On a vu plusieurs personnes pour le sommeil, on a tout essayé à part le laisser pleurer des heures...

      • Funkymum
        Mardi 14 Août 2018 à 02:54
        Merci pour ce texte et Patricia pour ta réponse: nous avons « juste » besoin de partager avec d’autres mamans l’epuisement, les tristesses et les joies aussi. Et savoir qu’etre Au bout du rouleau est normal ! Maman de 2 enfants je le suis au bout malgré un papa extraordinaire très présent et des grands parents aussi qui aident. Mais avec un bébé de 2 ans qui ne dort toujours pas correctement et qui est très actif dans la
        Journée; un autre bébé de 3 mois RGO (interne) dont la grossesse a été très très compliquée oui l’épuisement physique et moral est un état constant mais je ne vois pas comment il pourrait en être autrement. J’arrive quand même à profiter des bons moments avec mes petits loups, à essayer de prendre de l’énergie de le moindre sourire. Je suis à bout mais je ne me verrai pas avoir une vie sans mes bébés!
    8
    Laura
    Jeudi 13 Décembre 2018 à 15:53
    C'est un très beau texte et toutes les mamans passent par là. Moi aussi je me dis qu'on est des guerrières et qu'on en bave les 3 premiers mois! Et puis avec le temps on dort plus et ça va mieux. Ne pas culpabiliser! C'est dur d'élever un enfant. Merci encore pour ce texte!
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