• Bébé RGO et épuisement maternel

     

     

    Non je ne suis pas morte (quoi que).

    A l'heure où j'écris ces quelques lignes, je suis seule. Sans ma fille.

    Pour la première fois depuis 7 semaines, j'ai confié ma Boulette (c'est son nouveau surnom, car malgré le RGO, elle grossit bien) pour quelques heures.

    La culpabilité me ronge depuis que je l'ai laissée et m'empêche de fermer l'oeil (alors que c'était le but de la manœuvre).

    Mais je n'ai plus le choix. Car je suis en train de m'écrouler totalement.

    Après avoir passé plusieurs jours seule à pleurer dans mon canapé, ma fille pendue à mon sein. Après 7 semaines à la voir hurler de douleur, même en dormant. Après 7 semaines à s'accrocher à l'espoir que le nouveau traitement fonctionne. Après 7 semaines à l'avoir dans mes bras, 24h/24, à ne pas pouvoir la poser, à dormir avec elle sur mon ventre (dormir étant un grand mot). Après tout ce temps à voir ma fille souffrir sans savoir rien faire d'autre pour la soulager que de lui donner le sein...

    Je craque. Je sens que je suis au bord de la dépression.

    J'arrive au bout de mes ressources physiques (39 kilos au compteur - jamais plus de 2 heures de sommeil d'afilées quand les nuits sont bonnes) et mentales.

    A plusieurs reprises, j'ai failli pousser la porte des urgences de l'hôpital, pour demander une hospitalisation, pour elle comme pour moi.

    Mais j'ai tenu bon. Pour ma fille. Pour mon mari. Parce qu'il s'inquiète pour moi. Parce qu'il a peur que je craque et que lui se sent impuissant.

    Mais hier, je me suis sentie au bord du précipice. Un précipice dont j'aurais probablement beaucoup de mal à sortir s'il m'arrivait d'y tomber.

    J'ai alors contacté Miss Converses (rappelez-vous, la psy que j'avais consulté pour mes problèmes d'infertilité) afin d'obtenir un rdv en urgence, et j'ai fait appel à ma belle-mère pour garder un peu ma fille ce matin. 

    Je ne suis pas sûre que ces premiers appels à l'aide vont m'empêcher de sombrer. Mais en tout cas j'essaie. Je fais mon maximum pour tenir encore un peu.

    Nous avons rdv chez un pédiatre gastro-entérologue demain (notre pédiatre ne sachant plus quel traitement donner à ma fille pour la soulager, il nous a conseillé un confrère).

    Je m'attends à des examens invasifs. Je m'attends à ce que la route soit encore longue. Je ne m'attends plus à un traitement miracle.

    Mais j'espère un moment de répit. Quelques jours, mêmes quelques heures seront les bienvenues.

    Car je n'arrive plus à supporter cette souffrance. Je regarde ma fille et je vois son reflux. J'ai peur pour elle. Je commence à angoisser d'être seule avec elle. A devoir gérer tout cela seule ou presque, comme je le fais depuis sa naissance.

    Je continue malgré tout le régime d'éviction APLV même si celui-ci puise dans mes dernières réserves. Je me suis rendue compte, après une semaine à ne manger que des pâtes et du poulet, que ma pilule progestative contenait du lactose. Je me suis écroulée. J'ai mis ma pilule dans un coin, et je continue. Je ferais n'importe quoi pour que sa souffrance cesse enfin.

    Je vais maintenant aller retrouver ma fille. Revenir dans mon appartement qui commence à me sortir par les yeux. Ma prison. Ma cage dont je n'ose plus sortir de peur que les hurlements reprennent.

    Je tiens debout car malgré tout, à certains moments, une bouffée d'espoir m'envahit. Les choses vont forcément s'arranger un jour ou l'autre. Mais d'ici là, je dois continuer à vivre ce cauchemar. A être présente pour ma fille qui en a cruellement besoin et qui n'est responsable de rien.

    Tomber enceinte a été un combat.

    Ma grossesse et son épisode MAP ont été un combat.

    Mais ce RGO est le plus gros combat auquel je n'ai jamais été confrontée.

    J'ai gagné les deux premiers.

    Et je compte bien gagner le dernier.

     

     


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  • Des hauts et beaucoup de bas

     

     

     

    Des hauts et des bas (plus de bas que de hauts d'ailleurs).

    Voici comment je définirais l'état de la Boulette, et par corrélation, mon état physique et moral.

    Chaque jour, au réveil, en regardant ma fille chercher avidement mon sein pour soulager sa faim (mais surtout son reflux), je sens une bouffée d'espoir m'envahir : encore un jour passé. Peut-être que celui qui vient sera meilleur que le précédent.

    Parfois j'ai raison, parfois, c'est pire.

    Et pourtant, je fais tout ce qui est en mon pouvoir pour améliorer la situation.

    J'ai débuté depuis lundi un régime strict d'éviction de protéines de lait de vache, dans le cas où la cause du RGO de Tess serait d'origine allergique. C'est dur mais je m'y tiens.

    D'autre part, depuis mardi, nous avons débuter le Losec ( en sachant qu'elle était déja sous Oméoprazole depuis presque 2 semaines).

    Je sais qu'il faut du temps pour constater les effets, que ce soit du régime ou du traitement.

    Mais croyez-moi, 6 semaines avec un bébé RGO, et chaque minute de hurlement de douleur supplémentaire vous paraît durer une éternité.

    Certes il y a quelques moments calmes. Malheureusement, ils ne durent jamais plus d'une dizaine de minutes, à raison de deux ou trois fois par jour.

    Lors de ces rares moments, au lieu de profiter de ma fille, je profite de disposer de mes deux bras pour manger, boire, me doucher, la changer ou ranger un peu, le tout en me dépêchant car je sais que mes minutes sont comptées

    Aucun réel moment de répit donc.

    Un jour, ça ira mieux.

    C'est bien la seule pensée qui me fait tenir le coup, jour après jour.

     


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  • Le combat RGO continue

     

     

    Vous allez me dire que je ne parle que de ça... Mais étant donné que le RGO de mon bébé m'occupe la tête et les bras 24h/24 depuis 3 semaines, il me serait difficile de vous livrer un billet sur les inondations ou la Coupe d'Europe de football.

    Mon miracle de l'autre nuit ne s'est malheureusement pas reproduit.

    En fait, le lendemain, j'ai dû faire face à une nouvelle crise qui a duré 24 heures.

    Etant donné que ma priorité n°1 est avant tout de soulager ma fille, je me suis bien entendu trituré la tête pour trouver ce qui aurait pu provoquer cette rechute (qui soit dit en passant m'a filé un bon coup de déprime - mais il va falloir que je m'habitue, il y aura toujours des hauts et des bas).

    Je ne dirais pas que j'en suis sûre à 100%, mais la veille de cette crise, je me suis enfilé deux verres de jus de fruits frais pommes/framboise, le tout avec un plat de pâtes bolognaise.

    Je me suis donc empiffrée d'aliments extrêmement acides. Et comme je commence à faire confiance à mon instinct de jeune maman d'un choupiot RGO, j'ai tendance à croire que ça a eu une influence non négligeable.

    En plus des aliments contenant des protéines de lait de vache, je vais donc m'interdire aussi tous les aliments acidifiants (je vous ferai la liste, il y en a des tonnes), avec, en haut de la liste, la tomate et les fruits rouges.

    Le combat continue donc, et j'ai comme l'impression qu'il est loin d'être terminé.

    Si la dernière grosse crise est passée, je vois bien que Tess a toujours mal.

    Elle demande le sein tout le temps, elle pleure quasiment non stop (sauf au sein - ce n'est plus des hurlements, au moins). Elle ne supporte pas d'être posée. Je vois qu'elle souffre. Et cette souffrance m'étouffe.

    Je ne parviens pas à la soulager. A certains moments, lorsqu'elle a son hoquet par exemple (seul moment où elle ne chouine pas), je sens une bouffée d'espoir m'envahir. Oui ça va passer, oui je vais surmonter tout ça.

    Mais à chaque nouvelle grimace sur son visage, mon espoir est réduit à néant. Je me sens tomber dans un puits sans fin. Puits où ma fille souffre, où je n'ai plus une minute à moi, où je passe mes journées à la regarder souffrir sans pouvoir y remédier.

    Etre maman, je savais que ça n'allait pas être de tout repos.

    Mais croyez-moi, être maman d'un bébé RGO, c'est épuisant. Dans tous les sens du terme.

     


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  • RGO : Second souffle

     

     

    Voilà maintenant une semaine que la Boulette est sous traitement Gaviscon + Oméoprazole pour son RGO.

    Si les effets ne sont pas miraculeux, ils ont le mérite de nous laisser dormir un peu.

    Les hurlements sont devenus des cris.

    Mais les crises sont toujours là, plusieurs fois par jour.

    La Boulette ne s'endort toujours pas ailleurs que dans mes bras, et, idéalement, sur mon sein.

    Je n'ai que quelques minutes de répit par jour (merci le Chéri - merci Mamie). Et elles sont les bienvenues.

    Demain, sous les conseils avisés d'une connaissance, je remplace l'Oméoprazole par le Losec Mups, l'Oméoprazole étant le générique du Losec (ou Mopral en France).

    Apparemment, chez certains petits bouts, ça peut changer les choses.

    Je croise tous mes doigts, y compris les orteils, pour que ce nouveau traitement soulage plus efficacement ma Chouquette.

    Je l'avoue, je suis prête à essayer n'importe quoi pour autant que mon bébé trouve l'apaisement qu'il n'a jamais connu.

    Vous m'excuserez pour le peu d'articles publiés. Les moments d’accalmie sont trop rares. Et, je l'avoue, lors de ces moments que je sais de très courte durée, parfois, je m'écroule. Et si je ne m'écroule pas, y a toujours un peu une tonne de rangement qui m'attend, la caisse du chat à changer, les fleurs à arroser, le lave-vaisselle à débarrasser, une machine à faire tourner, ou plus simplement, survenir à mes besoins primaires : manger, me laver et faire pipi... Bref, vous avez compris. Ma vie n'est pas un long fleuve tranquille.

    Et pourtant, lors de mes nombreuses heures d'éveil nocturnes, occupée à calmer la Boulette dans mes bras, je rêve de disposer de mes deux mains pour écrire tout ce que j'ai à dire. Et croyez-moi, des choses à dire sur ma nouvelle vie de jeune maman, j'en ai !

     

     


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  • Tess, un bébé RGO

     

    Voici quelques jours que je n'ai pu publier de billet.

    Et pour cause. Depuis mon dernier article ventant les bienfaits de ma 207 sur les pleures hurlements incessants de ma jolie Boulette, les choses n'ont fait qu'empirer.

    Les journées, comme les nuits, sont devenues invivables. Des hurlements incessants, très peu de sommeil, de grosses angoisses et une conviction profonde que non, les coliques ne pouvaient être seules responsables de l'état dans lequel pouvait se mettre ma fille.

    Après avoir analysé le comportement de la Boulette, j'ai fini par mettre un nom sur son mal-être : le reflux gastro-œsophagien interne (oui, car ma fille ne régurgite quasiment pas).

    A plusieurs reprises, j'ai craqué. J'ai pleuré. De fatigue. D'impuissance. D'épuisement. De nervosité.

    J'ai même fini par supplier le Chéri de rester auprès de moi les journées. Je n'arrivais plus à gérer seule ces cris le jour et la nuit. Mon état physique et mental ne le permettait plus. Je le sentais.

    Après avoir contacté le pédiatre (enfin son remplaçant car ce dernier était évidemment en vacances), la maternité, une ostéopathe, une conseillère en lactation, nous avons finalement réussi à avoir une consultation chez le pédiatre qui nous a confirmé un RGO.

    La Boulette est depuis lors sous Gaviscon et sous Oméoprazol.

    Parallèlement, je continue à allaiter, mais tire également mon lait pour l'épaissir et que papa puisse lui donner ainsi un biberon de temps en temps (ce qui soulage maman, en plus des reflux).

    Les crises sont toujours là, peut-être un peu moins fortes et fréquentes. Les médicaments peuvent mettre du temps pour agir.

    Bref, nous patientons, en priant silencieusement pour que ce traitement suffise.

    En attendant, nous faisons notre maximum pour soulager notre fille, pour l'apaiser, pour qu'elle sente notre présente bienveillante malgré ces douleurs.

    Ce n'est pas facile. La fatigue n'aide pas à conserver son calme et sa patience face aux crises.

    Je traiterai prochainement (et si j'ai du temps qui se libère...) plus longuement du RGO, car il mérite d'être expliqué et détaillé. Je n'en avais personnellement jamais entendu parler avant que ma fille en présente les symptômes. Or, il ne semble pas être si rare chez nos tout petits.

     

    Et, étant donné l'épreuve qu'il représente pour un bébé, mais aussi pour ses parents, je pense qu'il est indispensable que chaque future maman prenne connaissance de ce mal trop peu connu afin d'être préparée à cet éventuel défi supplémentaire que représente le RGO.


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