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Chose promise...
Souvenez-vous...
...de ce billet publié il y a 5 mois, dans lequel je vous présentais avec amertume le classeur nommé Jean-Félix, créé il y a maintenant plus d'un an. Dans ce classeur s'accumulait résultats et factures d'examens... Monitoring ovulatoire, échographies, pds à gogo, IRM pelvienne, hystérosalpingographie... De longs mois de questions, de stress et d'incertitudes. De longs mois à chercher pourquoi Jean-Félix ne s'était pas encore accroché. Le tout rassemblé dans un classeur.
A cette époque, j'entrais peu à peu dans une profonde remise en question.
Jusque là, et bien avant même l'arrêt de la pilule, devenir mère était une évidence. Tomber enceinte n'était qu'une formalité que j'allais accomplir rapidement et sans encombres. Certes je savais que parfois, la vie rendait les choses plus difficiles pour certains couples, mais je n'avais jamais (voulu?) envisager que, pour nous aussi, le chemin pourrait être long et semé d'embûches. L'infertilité et les difficultés étaient réservés aux autres, pas à nous.
Et pourtant, au fil des mois, j'ai dû me rendre à l'évidence ; je faisais partie des femmes pour qui tomber enceinte allait prendre du temps. Ma petite vie rangée, organisée, relativement sereine et joyeuse, s'est progressivement transformée en un long chemin biscornu au fil duquel je trouvais derrière chaque tournant un nouveau point d'interrogation.
Mon seul et unique objectif est devenu de comprendre pourquoi, de savoir si oui, et surtout quand allait arriver mon tour. Plus rien d'autre n'avait d'importance que mon but : devenir maman. Plus rien ne me rendait joyeuse. Plus aucun événement n'était attendu avec impatience, excepté le prochain examen et ses résultats. Ma vie était devenue triste et morne. Faire bonne figure faisait partie de mon quotidien.
Aujourd'hui, quand je repense à ces longs mois, mon estomac se tord et mon cœur se serre encore. Et pourtant, Dieu sait que mon parcours est loin d'être le pire. Très loin même.
Mais ce parcours est le mien. Et malgré la peine et la douleur que celui-ci a engendré, il m'aura appris qu'il y a certaines choses sur lesquelles nous n'avons aucun contrôle et que, parfois, seule la patience est de mise.
Je pense alors aux autres. Celles qui attendent toujours. Celles pour qui le parcours est encore plus dur et plus long. Et je ne peux que compatir à cette douloureuse épreuve, car j'ai touché du doigt la noirceur de ce puits qui semble sans fin et dans lequel elles sont plongées jusqu'au cou.
Aujourd'hui, j'ai rajouté un cœur sur mon classeur Jean-Félix, comme promis. Parce qu'aujourd'hui je suis sortie du puits. Je respire, je souris et je revis. Et j'ai hâte de pouvoir voir ce cœur sur le classeur de toutes celles qui attendent encore.
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Commentaires
1NikitAMercredi 16 Janvier 2019 à 02:07Magnifique texte...qui résonne tant en moi.j'adore vous lire.j'accouche dans environ 1 mois.bien à vous.Répondre
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