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Mon babi : Un bébé pas comme les autres
Je sais, il ne faut pas comparer les enfants entres-eux.
Et jusque-là, je dois dire que je ne m'en étais pas trop mal tirée.
Mais l'objectif était facile étant donné qu'autour de moi, je n'ai que très peu de connaissances qui sont déjà maman (et parmi elles, soit les enfants sont plus grands que la Boulette, soit je ne les vois pas régulièrement -"mamanquinaplusletempsderien" oblige).
Je n'avais donc, jusque-là, que très peu eu l'occasion d'observer les autres bébés du même âge que la Boulette.
Et même si je savais que ma fille était un bébé très prenant, très demandeur, et très très éveillé (parce que le pédiatre me le répète à chacune de mes visites), je n'aurais pu imaginer à quel point les bébés peuvent être différents entres-eux.
C'est le week-end dernier, lorsque le chéri, ses deux filles aînées, et moi, nous nous sommes rendus à l'anniversaire de ma belle-soeur désormais trentenaire que j'ai pu tenir la comparaison.
Nous avions laissé la Boulette à son papy et sa compagne (les courageux) pendant 26 heures (chaque minute sans la Boulette est comptée) afin de se rendre en France pour cet événement. L'y emmener n'était pas envisageable et ce pour de multiples raisons :
1. La Boulette et la voiture, ça fait deux (et ce même pour faire 210 km).
2. La fête avait lieu en soirée, et risquait de se terminer aux petites heures du matin. Or, la Boulette pique du nez à 19h30 et a besoin de beaucoup de caaaaalme et de rituels bien rodés pour trouver le sommeil (la laisser faire sa nuit dans un coin de la salle des fêtes, dans sa poussette, à côté de la sono et de ses 95 décibels n'était décidément pas envisageable).
3. Déménagez un bébé, même pour 26 heures, revient à déménager une poussette, un lit bébé (son matelas, son alèse et ses draps), une chaise haute, des langes, des dizaines de jouets, des panades de fruits et de légumes (faits maison qu'il faut donc avoir préparé), des biberons, du lait... (la liste est encore longue). Bref, cela demande beaucoup d'organisation et des préparatifs que je n'avais alors ni le temps ni le courage d'assurer pour seulement 26 heures d'absence.
4. Même si la Boulette adoooore voir du monde, elle a également besoin de ses repères et de ses habitudes. Une modification dans son planning habituel est là voilà qui ne mange pas/ne dort pas/devient invivable. Non, décidément, pour si peu de temps, cela n'en valait pas la peine.
J'ai donc décidé de me séparer de ma fille du samedi midi au dimanche après-midi pour aller célébrer l'anniversaire de sa marraine (même si j'avoue honteusement que ce qui m'excitait le plus dans l'histoire, outre le fait de me dandiner sur une piste de danse, était la perspective de la grasse matinée du dimanche matin...).
En la quittant (et après avoir fait 1000 recommandations orales et une liste écrite de 2 pages - #mamanorganisée - à mon père et ma belle-mère), j'ai ressenti un mélange dérangeant de sentiments très différents : culpabilité, abandon, soulagement, satisfaction, excitation... Mais le seul sentiment qui m'est resté durant toute la durée de notre séparation fût finalement le manque. Un sentiment de vide horrible, comme s'il me manquait un membre ou un organe m'empêchant de me sentir "complète" de respirer "à fond".
Soit, trêve de mièvrerie. Je m'éloigne du sujet initial.
Nous sommes donc partis sans la Boulette chez le frère du Chéri.
Arrivés à la salle des fêtes dans laquelle se déroulait la soirée (où nous ne connaissions pas grand monde), nous avons fait la rencontre de plusieurs couples, dont certains (les inconscients les braves) avaient emmenés leurs enfants.
Parmi eux, un bébé âgé de 11 mois (soit 1 mois de plus que la Boulette).
Outre le fait que physiquement, ils n'avaient rien à voir entres-eux (11 kilos Vs 7 kilos - format mastodon vs format crevette), j'ai eu tout le loisir de constater les différences de comportement et de développement puisque ce bébé dodu a passé une bonne partie de la soirée sur les genoux de sa mère assise face à moi.
Tout d'abord, quelle zénitude (ou absence de réaction, c'est selon) chez ce bébé ! Quelques sourires à droite à gauche, pas une larme, même pas une esquisse de ronchonnement... Un visage que je qualifierais de quasiment inexpressif comparé à la Boulette qui elle n'a jamais la même expression plus de 4 secondes sur son joli minois (pas évident pour les photos, d'ailleurs).
Pas de gestes brusques, pas de main qui tente d'attraper tout ce qui passe devant lui (et de préférence tout ce qu'elle n'a pas le droit de toucher), pas de coups de jambes pour montrer une quelconque frustration (en avait-il seulement déjà ressenti ?), aucune tentative pour se mettre debout ou ramper...
Rien de rien... Juste un bébé calme, qui est capable de rester assis 2 heures sur les genoux de sa maman sans couiner. Il a avalé quelques bouts de pintade sur les coups de 23h, puis a rejoint sa poussette dans un coin de la salle, s'endormant tranquillement sur le rythme du dernier tube de Bruno Mars...
C'est très simple : je suis restée bouche bée devant ce (gros) bébé dont le dynamisme n'atteint pas la cheville de la Boulette.
Facile, dans ces cas-là, de trimbaler son bébé partout. De continuer à sortir, à mener une vie sociale digne de ce nom.
Avec la Boulette, tout cela aurait été tout bonnement impossible.
Car la Boulette ne dort que dans son lit et dans le silence le plus complet.
Car la Boulette ne reste pas plus de 6 secondes dans la même position.
Car la Boulette a besoin d'être occupée et stimulée tout le temps.
Car la Boulette aurait hurlé sa faim, son énervement et sa fatigue plusieurs fois dans la soirée.
Car la Boulette aurait voulu ramper partout sur le carrelage souillé de la salle des fêtes et mettre ses doigts dans les prises.
Car la Boulette n'est pas un bébé zen (et encore moins apathique).
J'ai compris, ce soir-là, que la Boulette n'était pas le plus facile des bébés (pour les parents, du moins).
J'ai compris que ma fille était une hyper tonique, hyper dynamique, ne faisait rien à moitié.
Qu'elle avait un caractère bien trempé, qu'elle savait très bien ce qu'elle voulait et ne voulait pas, et savait surtout le faire comprendre.
Mais j'ai aussi réalisé, ce soir-là, que même si ces traits de comportements ne sont pas de tout repos pour nous, ses parents, ils font aussi de ma fille un bébé curieux, intéressant et pas comme les autres.
J'en ai ressenti une fierté indescriptible. Que seule une mère peut ressentir pour son enfant.
J'ai compris que ces particularités, dont je me plains parfois car elles me fatiguent beaucoup, font en fait de la Boulette un bébé adorable et éveillé.
Ce soir-là, j'ai compris que mon bébé, je ne l'échangerais contre rien au monde.
Consultez aussi :
Burn-out maternel : A toi, la maman épuisée qui n'a pas le droit de craquer
Bébé RGO, APLV et Babi : Témoignage
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Commentaires
2CatoboLundi 27 Février 2017 à 15:12Bonjour enviedefraise,
Pareil. Quand tu parles de ta boulette, j'ai l'impression que tu parles de ma fille. Toujours en mouvement, que tout interpelle dans son environnement, qui ne se supporte qu'assise et sûrement pas allongée trop longtemps. Qui ne tolère pas que la poussette ou la voiture s'arrête!..... Bref une hyper dynamique oui.
J'espère que tu as malgré le manque profité de cette escapade.
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Mardi 28 Février 2017 à 07:49
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Haha, ça m'a fait la même chose le week-end dernier à la messe! On y a croisé 2 bébés, un de 9 mois (un mois de plus que Flavie), l'autre de 7 mois (un mois de moins). J'étais en train de balader Flavie en écharpe pour l'occuper, lui montrer l'église, lui faire toucher le bois, la pierre. Puis la mettre sur le tapis de jeu où elle jouait avec mes clés de voiture et essayait de ramper. Elle sourit et prend le contact avec toute personne à proximité qui la regarde. Elle essaie de leur toucher le visage.
Les autres 2, un truc de fou: ils sont là avec leurs parents et ils regardent. La mine assez inexpressive. Et ils regardent. Et c'est tout! En plus Flavie est un gros format et était bien plus grande que le garçon de 9 mois. Elle est super vive et pour la première fois je me disais que c'est vraiment super bien. Et que ça explique pourquoi je galère plus que d'autres la nuit! Puisque forcement, la nuit aussi elle est plus vive que les autre!
Moi, ça m'a fait du bien! C'est usant et beaucoup de boulot, un bébé super vif, mais c'est quand-même plus sympa qu'un bébé passif et tout mou (ok, je suis méchante là).
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Lundi 6 Mars 2017 à 07:53
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C'est marrant car j'ai la sensation que ma petite Léna est sur la même voie que Tess: déjà très tonique, très très éveillée (idem, tout le monde hallucine), dynamique comme pas deux! En plus d'avoir une bouille qui fait fondre n'importe qui... J'espère quand même ne pas avoir une mini BABI, à voir...
Si ta fille dort, que tu ne dois pas la porter H24 et la bercer non stop, alors tu as peu de chance... Avoir un bébé super éveillé et tonique sans avoir les défauts des Babi, c'est vraiment le top :-) Profite un max !!!! :D
Elle dort très bien la nuit, ouf! En revanche les siestes, c'est écharpe ou sur maman/papa, pour le moment pas autrement! Je pense que son âge joue, j'espère qu'elle va évoluer. :-)