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    Moi qui ai tant voulu être mère.

    Moi qui désespérais d'y parvenir.

    Moi qui voulais vivre plusieurs grossesses. 

    Je n'aurai plus jamais d'enfant.

     

     

    Cette pensée, je l'ai eu des dizaines, peut-être des centaines de fois depuis la naissance de ma fille.

     

    "Quand l'idée saugrenue te viendra à l'esprit d'avoir un deuxième bébé, souviens-toi de ce moment. Celui où tu pleures de désespoir et de fatigue parce que ta fille ne dort pas la nuit. Celui où tu donnerais tout pour revenir, ne serait-ce qu'une minute, à ta vie d'avant. Celui où tes jambes tremblent d'épuisement et de frustration. Surtout, n'oublie pas ce que tu ressens en ce moment. Et ne t'impose plus jamais ça."

     

    Lorsque l'épuisement est tel qu'il fait de toi une personne que tu ne reconnais plus, tu ne penses qu'à une seule chose : t'en sortir.

    Avoir un deuxième enfant t'apparaît alors comme un acte suicidaire.

     

    "Surtout n'oublie pas le découragement, ton mal de dos à force de la porter, tes larmes qui coulent à cause de ton impuissance face à ces pleures."

     "N'oublie pas le reflux, les coliques, les poussées dentaires et les maladies à répétition. N'oublie pas l'angoisse que tu ressentais alors. "

    "N'oublie pas les hospitalisations, les soirées aux urgences et le poids qui pesait sur tes épaules."

     

    N'oublie pas. Rappelle toi de tout cela lorsque cette envie incontrôlable d'être à nouveau mère viendra te chatouiller les entrailles jusqu'à en devenir une obsession.

    Avoir un deuxième enfant. Une folie.

    Et pourtant, alors que je sais qu'avoir un deuxième enfant serait difficilement gérable.

    Alors que je sais que je me suis dit 1000 fois que "Je n'aurai plus jamais d'enfant, tout simplement parce que j'y laisserais probablement ma peau".

    Alors même que ma fille ne fait pas encore ses nuits et que son côté Babi exigeant/prenant/crevant est à son paroxysme...

    Malgré tout cela, aujourd'hui, je ne suis plus aussi catégorique.

    Car toutes ces difficultés et cet épuisement ne sont pas aussi puissants que cet amour inconditionnel et incontrôlable que je ressens pour ma fille.

    Car mon coeur, bien que fatigué, n'a jamais été aussi rempli de bonheur et de fierté.

    Car un simple sourire de sa part me fait oublier les litres de larmes que j'ai versés depuis sa naissance.

    Car ne jamais lui donner la possibilité d'être une grande soeur m'attriste profondément.

    Je ne sais pas si je serai à nouveau maman un jour.

    Si j'en aurai le courage et l'énergie.

    Mais la simple idée de ne plus donner à nouveau la vie me bouleverse trop pour ne pas l'envisager.

    Un jour.

    Peut-être. 

     

     

     


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  • yin yang bébé contraire

     

     

    Physiquement il n'y a pas de doute, la Boulette est ma fille (même si, je le reconnais, au plus elle grandit au plus elle ressemble à son pôpa).

    Elle a mon regard, mes sourcils, ma petitesse... Bref, elle a des gènes de sa mère.

    Oui mais il y a un mais.

    Car mis à part ces ressemblances physiques, je cherche encore nos points communs, à la Boulette et à moi.

    Certains jours, je me demande même comment j'ai pu concevoir un bébé si différent de moi.

    La Boulette est impatiente là où je suis calme et posée.

    Elle est râleuse là où je n'ai jamais osé émettre ma désapprobation.

    Elle ne sait pas s'occuper seule plus de 8 secondes là où j'ai toujours été autonome et indépendante. 

    Alors, certes, la Boulette a 10 mois.

    C'est un bébé qui ne sait pas encore s'exprimer autrement que par des pleures, des gémissements, et qui doit apprendre à canaliser ses frustrations. Tout comme il est normal qu'elle ne puisse pas s'occuper seule des heures durant.

    Elle changera en grandissant c'est certain.

    Mais quand bien même, tous les bébés ne sont pas aussi prenants, demandeurs et fatigants que la Boulette, j'en suis sûre.

    Et, bien que je ne m'en souvienne pas, je faisais d'après ma mère partie de ces bébés calmes, qui ne pleurent quasiment jamais (même avec 40 de fièvre), qui sourient sans cesse et attendent patiemment que leurs parents disposent d'un peu de temps pour s'occuper d'eux.

    Je réclamais rarement. Et cette patience et cette quiétude s'est confirmée en grandissant.

    Discrète, réservée, respectueuse des règles, très autonome, je savais m'occuper seule des heures durant, même petit enfant.

    Et voilà que mon bébé à moi, lui, se trouve être le contraire de ce que j'étais, de ce que je suis.

    J'aime ma fille plus que tout.

    Je lui donnerais ma vie.

    Mais je chercher toujours à comprendre comment une mère et son bébé peuvent être si différents.

     


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    "Etre maman ça va changer ta vie" m'avait-on dit.

    Ben oui, en fait, c'est vrai.

    Devenir maman a bouleversé mes habitudes, mon planning et mes priorités.

    Depuis que je suis maman...

     

     

    • J'ai oublié ce qu'était une grasse matinée (ou même une nuit complète). Oubliées mes nuits de 11 heures. Aujourd'hui, quand j'ai 6 heures de sommeil dans les dents, je considère que j'ai eu une "bonne nuit".

     

    • Les soldes sont à 99% consacrées à des achats pour la Boulette. C'est très simple, le shopping se résume désormais presque exclusivement à dénicher un (super trop mignon) nouvel ensemble taille 9 mois ou à trouver un jouet capable d'occuper la Boulette plus de 13 secondes...

     

    • Je suis devenue ultra sensible et intéressée par les petits bouts de chou que je croise au supermarché ou dans la rue. Alors qu'auparavant je portais plus d'attention au chat qui traversait la route, maintenant, je m'extasie devant les enfants en tentant de deviner leur âge, en observant leur comportement ou ceux de leurs parents... Tout en tentant (évidemment) de ne pas faire de comparaison entre les bébés calmes et sages et ma Boulette.

     

    • Je suis au lit à 9h18. Et je dors.

     

    • Je passe la moitié de ma journée au bureau à penser à ma fille et me hâte de la retrouver le soir. Et, une fois à la maison, j'ai parfois hâte de la mettre au lit !

     

    • Mon fond d'écran tout comme mon téléphone sont saturés de photos de la Boulette "dans tous ses états" (et plus seulement du Chéri et du chat).

     

    • Je suis (encore) plus organisée qu'avant. Tout est chronométré (puisque lorsque la Boulette est là je ne peux rien faire d'autre que de m'occuper d'elle). Je profite des rares moments où je suis à la maison sans elle pour tout faire en quelques heures (ou quelques minutes). Cela demande une sacrée organisation !

     

    • Au supermarché, je ne peux m'empêcher de m'arrêter au rayon puériculture (même si je n'ai besoin de rien).

     

    • L'application "Youtube" me sert principalement à faire écouter des comptines à la Boulette (ainsi qu'à m'apprendre les gestes qui y sont associés - j'avoue, parfois, je les regarde sans elles pour être au point au moment "M").

     

    • Je regarde Super Nanny (tout en priant silencieusement pour ne jamais devenir un parent démissionnaire qui n'arrive plus à mettre de limite à son enfant).

     

    • Je pourrais écrire un bouquin sur les babies, les allergies alimentaires et les premiers soins à apporter à un bébé malade.

     

    • J'ai une liste secrète de toutes les activités que je pourrai faire avec la Boulette dès qu'elle tiendra sur ses deux jambes sans mon aide et qu'elle ne couinera plus dès qu'elle a un peu faim ou pète de travers.

     

    • Mon salon est envahi de matériel de puériculture et de jouets pour bébé à tel point que parfois je pense à ouvrir une crèche à domicile.

     

    • Je me maquille dans ma voiture (quand je me maquille...) car le matin, c'est la course et la priorité est que la Boulette n'aille pas cul nu à la crèche et non plus que mon teint soit parfait (de toute façon, quelque soit la crème utilisée, cet objectif est devenu caduc).

     

    • J'ai dû faire un tri dans les armoires de la cuisine afin d'en réserver une entière pour les bols/cuillères/céréales/boites de lait/biscuits de la Boulette (qui a dit qu'un bébé ne prenait pas de place ?).

     

    • Quand la Boulette dort, j'hésite constamment entre faire les milliers de choses qui m'attendent et que je ne peux pas faire quand elle est éveillée ou... dormir.

     

     


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  • A toi, la maman épuisée qui n'a pas le droit de craquer (mais qui aimerait bien)

     

     

    Ton enfant, tu l'as voulu plus que tout.

    Tu as fait des pieds et des mains pour la voir apparaître cette put*** de  ligne rose sur ton test de grossesse.

    Quelque soit le temps que cela a pris, quelque soit ton parcours, ça y est.

    Tu es la plus heureuse. Tu vas devenir maman. Le plus dur est derrière toi.

    Ta nouvelle vie va pouvoir commencer. Elle sera remplie de joie, de bonheur, de moments uniques.

    Tu te projettes en mode maman. Et tu t'imagines, rayonnante, ton bébé endormi dans sa poussette alors que tu vas rendre visite à tes proches.

    Tu seras une maman heureuse et comblée, une maman zen, une maman organisée, une maman certes, mais aussi une femme pour ton mari, une maman qui ne crie jamais, qui gère parfaitement sa vie professionnelle et sa nouvelle vie familiale. L'idée qu'il puisse en être autrement ne te traverse même pas l'esprit.

    Ton bébé arrive enfin. Il te regarde et tu fonds pour ce petit être qui va bouleverser ton existence à jamais.

    Les semaines passent, et malgré tous tes efforts pour ressembler à la mère que tu t'imaginais être, tu dois te rendre à l'évidence ; tu n'y parviens pas.

    D'ailleurs, il n'y a pas que toi qui ne rentre pas dans le schéma imaginaire parfait que tu avais élaboré alors que ton ventre était encore rond... Ton bébé lui non plus ne rentre pas dans la case que tu avais créée pour lui.

    Il pleure sans cesse, il souffre de reflux et de coliques. Il ne te laisse aucun répit. Ni la nuit, ni le jour.

     La fatigue s'accumule. Tu perds peu à peu ton entrain et ton énergie.

    L'image de la mère et du bébé parfait s'efface, petit à petit.

    Tu n'as plus la force de sortir, de te promener avec ton bébé. Tu profites des rares moments d'accalmie dont tu disposes pour tenter de récupérer un peu de sommeil.

    Mais ça ne suffit bientôt plus, et la fatigue devient épuisement.

    Cet état de léthargie constant fait maintenant partie de ton quotidien.

    Tu as fait une croix sur la possibilité de récupérer les heures de sommeil qui te manquent.

    Tu agis souvent par automatisme, ou parce qu'il le faut.

    Parfois, tu perds tes mots, et même la mémoire. Tu te demandes comment tu parviens à tenir debout.

    Tu ne souhaites qu'une chose ; une pause. Une vraie.

    Suspendre le temps. Oublier que tu es devenue maman, revenir en arrière, ne serait-ce qu'une journée. Disposer d'une liberté que tu n'as plus.

     Cette pensée te culpabilise. Et pourtant, tu l'as eue. Et tu l'auras encore, à maintes reprises.

    Mais tu la gardes pour toi. Jamais tu n'oserais le dire tout haut, toi qui as tellement voulu d'un enfant. Tu te dois d'assumer. Et sans te plaindre.

    Tu ne comprends pas comment font les autres mamans.

    Celles que tu croises le sourire aux lèvres et le teint reposé, leur bout de chou à la main.

    Celles qu'on voit dans les magazines ou à la télé, qui parviennent à mener tout de front, et qui trouvent encore l'énergie et le temps de se maquiller le matin.

    Comment font-elles, ces autres ?

    Toi, la jeune maman débordée et épuisée pour qui une sortie entre copines n'est plus à l'ordre du jour, parce que tu n'en as plus la possibilité, mais surtout parce que tu n'en as plus l'énergie.

    Toi, la maman qui se lève plusieurs fois par nuit pour nourrir ou bercer ton enfant en priant silencieusement pour qu'il trouve vite le sommeil.

    Toi, la maman qui se couche à 21h00 pour assurer la journée du lendemain.

    Tu n'aurais jamais pu imaginer à quel point être maman pouvait être dur.

    Merveilleux aussi, mais parfois, et même souvent, difficile.

     Au point que, parfois, à la fin d'une journée particulièrement épuisante, tu pleures en silence, pour que personne ne t'entende.

    Parce que tu sens que tu perds pied. Parce qu'être maman n'est pas toujours ce que tu avais imaginé.

     Parce que tu te lèves le matin déjà fatiguée. Parce que tu es à bout de nerfs. Parce que tu n'en peux plus.

    Tu aimerais bien craquer. T'évader. Faire tes valises et partir loin, quelques jours, dans le calme pour recharger les batteries.

    Mais tu ne le fais pas.

    Parce que maintenant, tu n'es plus seulement une femme, tu es aussi une mère.

    24 heures sur 24, 365 jours par an.

    Et ce rôle, tu te dois de l'assumer parfaitement. Tu ne peux t'en séparer.

    Il est le tien et le restera toute ta vie durant.

     

    Toi, la maman épuisée qui n'a pas le droit de craquer,

    Sache que tu n'es pas la seule à hurler en silence ton désarroi et ta fatigue.

    D'autres, comme toi, se demandent chaque matin comment elles vont tenir le coup jusqu'au soir,

    Comment elles vont trouver la force et l'énergie pour relever tous les défis qui les attendent encore.

    Nous sommes des mamans.

    Nous sommes des femmes.

    Nous sommes des guerrières.

     

     

     

     

     


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  • La grande reprise : une maman

     

     

     

    Ça y est ! Après 1 an d'arrêt, j'ai repris le chemin de l'école du travail.

    Comment résumer succinctement ces premiers jours de boulot ?

    Les premiers mots qui me viennent sont "fatigue", "migraine", "manque" et "excitation".

    La fatigue, elle était déjà présente avant, et je savais que ce n'est pas le retour au travail qui allait améliorer les choses. Je le confirme. J'ai (encore) plus dur à me lever qu'auparavant, et m'écroule tous les soirs vers 20h45 (mode mamie). 

    La migraine (qui est probablement liée en partie à la fatigue) arrive généralement en début d'après-midi, à force d'être collée sur mes écrans depuis 7h45 du matin. Elle ne me quitte que lorsque je pose ma tête sur l'oreiller le soir (vers 20h45, donc).

    Le manque. C'est bien sûr celui de ma fille. Bien qu'elle allait de temps en temps à la crèche alors même que je ne travaillais pas encore (non je ne culpabilise pas, c'était vital), je ne l'y laissais que quelques heures. Depuis mon retour au travail, la Boulette y fait de loooooooongues journées. Bien qu'elle n'a pas l'air de s'en plaindre (la Boulette kiffe la crèche), elle me manque, à moi.

    L'excitation elle me surprend par vague, le matin, lorsque je me mets en route pour me rendre au travail. Une nouvelle journée qui s'annonce. Avec des adultes, des défis, des objectifs à atteindre. A la fois professionnellement et à la maison.

    Car oui, je me rends compte que lorsqu'on bosse et qu'on est maman, on a 2 journées de travail à accomplir.

    La première au bureau, où tu dois performer, montrer que l'on peut compter sur toi et tes compétences.

    La seconde à la maison, où dès que tu passes la porte, tu laisses tes objectifs professionnels de côté pour te consacrer exclusivement à ton rôle de maman.

    Une maman qui, bien qu'exténuée, doit se montrer patiente face à son bébé lui aussi fatigué (et donc, invivable).

    Une maman qui doit rassurer son bébé et tenter de rattraper le temps perdu qu'elle n'a pas passé avec lui depuis le matin.

    Une maman qui doit veiller à ce que son bébé ne manque de rien, ai pris son bain, ai bien mangé et dorme le mieux possible pour résister à la journée du lendemain.

    Une maman qui ne se permet de penser qu'à elle uniquement lorsque son bébé s'est enfin endormi.

    Bref, une maman.

     

     

     


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