• Quand on a la poisse...

     

    Je fais partie du couple sur 10 ayant rencontré des problèmes d'infertilité.

    Je fais partie des 10% de femmes ayant connu un épisode de MAP (menace d'accouchement prématuré) au cours de leur grossesse.

    Mon bébé fait partie des 2% des nourrissons allergiques aux protéines de lait de vache.

     

    J'ai toujours détesté les statistiques.

    Et elles me le rendent bien.

     


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    Parler d'autre chose que du RGO de ma fille m'est difficile.

    Normal, mes journées sont rythmées par les crises... Ces remontées acides invisibles mais pourtant bien réelles qui brûlent l’œsophage et l'estomac de ma boulette.

    Arf si je pouvais les attraper ! Je les ferais disparaître à jamais (non sans leur avoir fait la peau auparavant).

    Bon. Impossible évidemment. Mais c'est beau de rêver.

    Bref. Passons. Parler d'autre chose me fera le plus grand bien et me permettra de m'évader un peu (j'ai bien le droit d'être un peu égoïste sur mon blog non ?).

     

    Je profite que ma fille soit calme, dans les bras de son pôpa (dont le moral vient de remonter en flèche suite au goal des français - oui nous subissons Tess et moi la Coupe d'Europe) pour écrire un peu.

    Tess a bientôt 2 mois (et 8 semaines aujourd'hui).

    Ces semaines sont passées à une vitesse effroyable. 

    Et je suis partagée entre l'impression de ne pas avoir profité suffisamment de ma fille durant ce temps (faute au RGO évidemment) et l'envie que les semaines suivantes passent vite car au plus le temps passe au plus le reflux et les coliques s'estomperont.

    Ma fille est une perle. Beaucoup de mamans de bébés RGO doivent penser la même chose, mais je suis certaine que Tess serait un bébé calme et adorable si sa courte vie n'était pas rythmée par ces crises de douleurs récurrentes.

    Car lors de ses moments de calme (heureusement de plus en plus longs et de plus en plus réguliers - entendons-nous tout est relatif), elle est si éveillée. Tellement expressive. Si paisible. 

    Et, ce qui ne gâche rien, elle est tellement jolie.

    Là aussi vous allez me dire que toutes les mamans pensent cela de leur enfant (et heureusement d'ailleurs), mais je vous assure que lorsque son petit visage n'est pas déformé par la douleur, elle pourrait être engagée pour être la protagoniste d'une publicité de couches.

    Ses traits sont fins et délicats. Sa petitesse la rend fragile et craquante. Ses mimiques sont adorables. Ses expressions sont à bouffer.

    Vous l'aurez compris, je suis bel et bien amoureuse de ma fille.

    Aujourd'hui, et à jamais.

    (Fin d'article un peu bâclé je le concède, mais mon devoir de mamandebébéquipleureàcausedesonrefluxdemerde m'appelle)


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  • Devenir maman

     

    Etre maman, c'est un bouleversement. Physique mais aussi émotionnel. C'est s'oublier quelques temps, pour se consacrer entièrement à la meilleure chose que tu n'aies jamais accomplie ; son bébé.

    Démonstration.

     

    Etre maman, c'est faire passer tes besoins primaires (manger, boire, faire pipi, te laver, te brosser le dents, faire l'amour - attention, liste non exhaustive pouvant varier très fortement selon les mamans) après ceux de ton choupiot (qui sont, grosso modo les mêmes - exception faite des dents et de la libido).

    Etre maman, c'est dormir autant le jour que la nuit (c'est-à-dire très peu).

    Etre maman (allaitante), c'est te trimbaler les seins à moitié découverts toute la journée.

    Etre maman, c'est aller à l'épicerie du coin et te rendre compte à moitié chemin que ton haut est jonché de traces de vomi et de lait caillé, mais de passer outre, et de continuer ton chemin.

    Etre maman, c'est pouvoir passer 3h00 à bercer ton tout petit pour qu'il s'endorme, et de recommencer 10 minutes plus tard, parce que tu as eu le malheur de croire qu'un lit douillet était plus confortable que tes bras.

    Etre maman, c'est reconsidérer tes anciennes priorités, qui paraissent bien fades depuis l'arrivée de ton petit moi.

    Etre maman, c'est te réveiller plusieurs fois la nuit simplement pour t'assurer que ton bébé respire (en plus des fois où c'est lui qui te réveille parce qu'il a faim/fais popo/vomi/a mal à cause de son reflux (au choix).

    Etre maman, c'est apprendre à dormir assise avec ton enfant dans les bras parce que ton choupiot à toi a la malchance d'avoir un reflux qui le fait crier encore plus fort si par mégarde tu le couches à l'horizontale.

    Etre maman, c'est aussi faire 300 km en voiture la nuit pour tenter d'endormir ton bébé.

    Etre maman, c'est t'émerveiller devant une ébauche de sourire (même si en fait, celle-ci n'était que le prémisse d'une grimace annonçant la prochaine crise de larmes).

    Etre maman, c'est aussi féliciter son bébé quand il fait un prout ou un gros cacou (non, ne me dites pas que je suis la seule !).

    Etre maman, c'est manger sur le pouce, entre deux tétées, parce que la priorité, ce n'est plus d'assouvir ta faim mais la sienne.

    Etre maman, c'est être responsable d'un autre, dont la vie dépend de toi (et ça c'est quand même flippant !).

    Etre maman, c'est devenir pote avec le pharmacien du coin, à force de voir sa tronche 4 fois par semaine.

    Etre maman, c'est épuisant mais réellement exaltant.

     


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  • Les "Tu devrais..." et autres conseils dont une jeune maman se passerait bien...

     

     

    Certes, une jeune maman a besoin de soutien et d'accompagnement les premiers jours/semaines de vie de son bébé. Etre restée à la maternité 8 jours entourée de sage-femmes compétentes, douces et patientes a d'ailleurs probablement "sauvé" mon allaitement dont les débuts ont été fastidieux. Oui mais... voilà, je ne suis pas rentrée à la maison depuis 3 semaines que mon entourage (mère ou non) se permet lui aussi de m'adresser des conseils, voire de secouer la tête en signe de désapprobation à certaines de mes actions.

    Telle Nabilla durant sa période glorieuse, j'ai envie de crier "Non mais allô quoi !" tout en montrant à la personne bien intentionnée la porte de sortie de mon appartement. Mais, malgré la fatigue qui a tendance à réduire considérablement mon niveau de patience, je me contente d'un vague "oui oui" diplomate.

    3 semaines... et voici déjà une compilation des réflexions dont je me passerais bien.

     

    "Tu allaites à la demande ? Et elle tête toutes les heures ?? Tu devrais espacer les tétées à toutes les 3 heures ! "

    Ah oui ? Et pendant 2 heures je laisse ma mini puce hurler de faim !? Pour info la lait maternel peut se digérer en 30 minutes, contrairement au lait artificiel qui "cale" bébé. Tu ne savais pas ? Et bien il est temps de revoir ses bases avant de se permettre de donner des conseils ! (Bien entendu, je ne me fatigue pas - je suis déjà suffisamment crevée - je me contente du "oui oui" et continue d'allaiter ma fille à la demande).

    " Tu dors avec elle ? Dans le même lit ? Tu devrais essayer de la faire dormir dans son propre lit"

    Ah bon ? J'y avais pas pensé ! Je dors avec ma fille parce qu'elle en a besoin, et accessoirement parce que ça me fait gagner un nombre de minutes de sommeil non négligeable, essentiel pour ne pas craquer.

    "Ce n'est pas bon pour ton couple et pour votre intimité de la faire dormir avec vous"

    Ce n'est en effet pas le plus facile. Mais sérieusement, il ne faut pas avoir accouché (ou avoir une très courte mémoire) pour croire sincèrement que 3 semaines après une épisio, et plus généralement un accouchement, tu regorges d'énergie et d'une libido à casser ton sommier en lattes... Non mais !

    "Tu devrais arrêter de la prendre quand elle pleure. Elle va devenir capricieuse"

    Une des meilleures de toutes ! A 3 semaines de vie, c'est sûr, on fait des caprices... 

    "Tu devrais essayer de la poser...Elle dort profondément" (alors qu'elle vient de s'endormir dans mes bras après 45 minutes de pleures pour cause de coliques et que - tu ne le sais pas parce que tu ne passes pas H24 avec elle - elle ne dort pas du tout profondément)

    Et c'est toi qui va passer les 45 minutes suivantes à la (re)calmer quand, posée dans sa nacelle depuis 9 secondes, elle se mettra à pleurer ? Non, c'est maman ! Alors laisse moi garder ma clochette dans les bras pour que nous puissions, elle, comme moi, nous reposer un peu.

    "Alala les bébés de 2016..."

    ??? Ceux de 86 sont différents ? Non... Chaque bébé est différent ! Et si le tiens était un bébé "modèle" tel que décrit dans certains ouvrages (celui qui pleurniche sans hurler quand il a faim, qui mange, et se rendort pendant 4h, celui qui fait ses nuits à 15 jours, celui qui n'a pas de coliques... Vous voyez le genre) et bien tant mieux pour toi, mais sache que certains bébés ne respectent pas les "rythmes établis". A chaque bébé ses codes ! (Mais va t-en expliquer cela à ta gentille maman qui a passé sa journée à remettre à neuf ton appartement, à te faire à manger et à repasser ton linge... "Oui oui" le retour).

    "Tu devrais la changer plus souvent... Et mettre de la crème pour éviter les irritations"

    Quand !? Quand elle dort pour la réveiller ? Quand elle tête ? Quand elle hurle à cause de ses coliques ? Je change ma fille dès que possible - et elle a droit au liniment sur son fessier à chaque change.

     

    Voici pour les premières (mais certainement pas dernières !) réflexions et autres conseils bienveillants auxquels j'ai le droit depuis la naissance de Tess. Je m'attends à d'autres commentaires à chaque étape de son développement. Et bien qu'ils partent d'une bonne intention, je garderai le cap. Mon cap. Et n'écouterai à l'avenir que le conseil du chéri :

    "N'écoute aucun conseil, sauf le mien..."

    "Qui est ?"

    "De n'écouter aucun conseil"

    (toujours aussi poète, le Chéri)

     


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  • Ou comment je suis devenue manchot

     

     

    Je n'ai jamais eu autant de choses à dire sur ce blog que depuis que ma Chouquette est née, et si peu de temps pour écrire.

    Tout comme je n'ai jamais passé autant de temps dans mon lit sans y dormir (et croyez-moi, jusqu'alors j'en passais déjà beaucoup de temps !).

    Depuis que nous sommes rentrés de l'hôpital, je suis tout simplement devenu manchot. Un bras est constamment en train de porter Tess. L'autre est inutilisable pour cause de "petit doigt dans la bouche". 

    Et pourtant, ce n'est pas faute d'avoir essayé de la poser dans son si joli berceau cododo cocoonababy (oui, en plus, j'avais investi...) une petite centaine de fois depuis 10 jours.

    J'attends patiemment qu'elle s'endorme profondément (j'y crois toujours - mais c'est un leurre) et 30 minutes plus tard (plus j'attends plus j'ai de l'espoir que ça fonctionne - naïve je suis) je tente un "déposage" en douceur. Je laisse encore mon auriculaire dans sa petite bouche en coeur (qui ne suce plus depuis un moment) quelques secondes, avant de la lâcher complètement. Je m'empresse alors de la couvrir afin qu'elle n'ait pas froid qu'elle ne sente pas la différence de température entre mes bras et son petit lit douillet (sinon, c'est le réveil assuré).

    Je m'éloigne du lit tout doucement, en prenant garde de ne pas faire le moindre bruit, et au moment où je commence à percevoir l'espoir que, oui, peut-être, je vais pouvoir retrouver l'usage de mes deux bras quelques minutes, j'entends chouiner.

    L'espoir est alors réduit à néant. Déception. Désillusion. On reprend son courage à deux mains, et on reperd l'usage de ses bras une nouvelle fois, et ce avant (si possible), que la Chouquette ne se mette à hurler comme si je venais de lui arracher l'oeil droit. 

    Les nourrissons doivent posséder un radar ultra perfectionné. Un détecteur nouvelle génération ou quelque chose dans le genre permettant de déceler (peut-être même avant môman) l'intention de celle-ci de le faire dormir dans son lit.

    Alors, pour parvenir à dormir quelques minutes sans interruptions, on fait ce que personnellement je m'étais dit que je ne ferai pas (mais ça, c'était avant de devenir maman), à savoir dormir avec son nouveau-né dans les bras, et dans son lit.

    Oui. Je l'avoue. Dormir avec son bébé dans sa chambre, j'étais à 100% pour. Mais dormir avec son bébé dans son lit, ce n'était pas envisageable. 

    D'abord parce que "ça rend les enfants capricieux et exigeants", ensuite parce que "c'est la galère par la suite pour les faire dormir seuls une fois plus grands", et enfin parce que "c'est perdre toute intimité avec le Chéri".

    Mouais. Ces principes qui étaient les miens, je les ai vite oublié quand je me suis rendue compte à quel point ma Clochette avait besoin de contacts et de peau à peau.

    Je les ai oublié quand je vois le petit visage rond de ma fille se déformer de douleur quand une colique survient et que seul mon petit doigt et mon contact sont susceptibles de l'apaiser.

    Je les ai oublié aussi quand mes nuits sont devenues tellement courtes que je ne tenais plus debout la journée.

    Je suis incapable de laisser pleurer mon bébé. J'ai tenté de donner la tétine alors que je me l'étais interdit (de toute façon, ce fût un échec total - c'est le doigt ou rien !). Je cododote. Je n'arrive pas à quitter ma puce plus de 15 minutes d'affilé. J'allaite à la demande et j'emmerde ceux qui me recommandent de la laisser pleurer de faim parce que "3 heures entre deux tétées c'est le mieux".

    Je ne suis pas la maman que je pensais être.

    Et c'est tant mieux.

     

    ps : Afin de récupérer mes bras, j'ai tenté l'écharpe (elle hurle quand elle y est), la tétine (physiologique, à bout rond, en plastique, en caoutchouc, bio, pas bio, madame refuse toute la gamme), le cocoonababy, les bras des autres (mais à part ceux de son père aucun ne la rassure). Si vous avez d'autres idées, je suis preneuse car même si Tess n'a que 19 jours, j'ai besoin d'avoir au moins une main libre, ne serait-ce que pour pouvoir continuer à faire vivre ce blog !

    ps 2 : Vous excuserez les éventuelles fautes de frappe et d'orthographe de ce billet. Je l'ai tapé à une main, Tess ayant accepté de lâcher mon doigt quelques minutes. Imaginez donc le temps que ça m'a pris et le peu de courage qu'il me reste pour la relecture... A savoir aucun.


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